France: les syndicats de l'éducation se mobilisent massivement contre une réforme inéquitable des retraites

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Le gouvernement Macron propose de s'orienter vers un système de retraite universel pour tou·te·s, basé sur les « points » accumulés chaque année d’activité, ces points ayant une valeur imprévisible au moment de la retraite. Les enseignant·e·s seront particulièrement touché·e·s et pourraient perdre jusqu'à 30% de la valeur de leur pension. Le CSEE se tient aux côtés des enseignant·e·s et autres personnels de l’éducation qui participent à la grève interprofessionnelle d’aujourd’hui.

Le gouvernement Macron propose de s'orienter vers un système de retraite universel pour tou·te·s, basé sur les « points » accumulés chaque année d’activité, ces points ayant une valeur imprévisible au moment de la retraite. Les enseignant·e·s seront particulièrement touché·e·s et pourraient perdre jusqu'à 30% de la valeur de leur pension. Le CSEE se tient aux côtés des enseignant·e·s et autres personnels de l’éducation qui participent à la grève interprofessionnelle d’aujourd’hui.

Les réformes proposées aboliraient le système actuel selon lequel les pensions des enseignant·e·s reposent sur une proportion fixe de leur salaire au cours de leurs cinq dernières années de travail. À l'avenir, la valeur de leurs contributions tout au long de leur carrière sera utilisée pour calculer la valeur des versements de pension une fois à la retraite, selon une formule imprévisible. Les enseignant·e·s ont des salaires nettement inférieurs à ceux des autres fonctionnaires ayant les mêmes qualifications, en particulier les premières années, ce qui signifie que la modification du système de calcul des retraites les frapperait de manière disproportionnée. Les syndicats du secteur de l’éducation réclament depuis longtemps des négociations sérieuses concernant des salaires plus élevés pour les enseignant·e·s, ce qui contribuerait à corriger cela, mais le gouvernement refuse de s’engager.

La Directrice européenne du CSEE, Susan Flocken, a offert « notre soutien aux travailleurs et aux syndicats en France qui s’opposent à cette réforme profondément injuste du système de retraite. Nous sommes particulièrement solidaires des organisations membres du secteur de l’éducation, où le personnel serait particulièrement touché par ces changements. »

Diverses organisations membres du CSEE participent aux grèves et ont expliqué pourquoi cette question est si vitale

Christian Chevalier, Délégué aux enjeux européens et internationaux de l’UNSA-Éducation et membre de l’exécutif du CSEE dit que « l’UNSA Éducation ne s’oppose pas par principe à la mise en place du système universel de retraites. En revanche, elle demande à l’exécutif de donner suite aux promesses du Président et du Premier ministre sur les garanties et les signes concrets suffisants afin que cette réforme, dont l’UNSA n’était pas demandeuse, ne pénalise pas nos collègues. »

Frédérique Rolet , Secrétaire générale du SNES-FSU, explique en quoi « ce projet de réforme constituerait un changement de modèle de société cassant toutes les solidarités collectives , laissant planer l'incertitude sur le montant des futures pensions. Nos professions seraient particulièrement touchées par le nouveau système du fait de la faiblesse des rémunérations en début de carrière et du peu de primes. »

Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, dit que « les enseignantes et enseignants des écoles seraient parmi les plus grands perdants de la réforme, avec une baisse de leur pension de l’ordre de 300 à 900 € mensuels. Ils et elles cumuleraient la fin du calcul sur les six derniers mois, la quasi absence d’indemnités dans leur rémunération, des salaires faibles. Et les femmes, très majoritaires dans la profession, seraient encore plus pénalisées du fait de carrières moins linéaires. »

La CGT; dont notre orgqnisation membre la CGT-FERC, insiste sur le fait que, « avec son projet de retraite, le gouvernement Macron a réussi à faire converger toute colère de ce pays. Le démantèlement de notre modèle social, la casse de nos droits sociaux, le creusement des inégalités et l’augmentation de la précarité et des travailleurs pauvres doivent être combattus de la façon la plus ferme et la plus résolue. Une autre voie est possible. »

Yves Veyrier, Secrétaire général de Force Ouvrière (FO), à laquelle appartiennent la FNEC.FP-FO et le SNETAA-FO, a mis en lumière le fait que son syndicat n’a pas seulement rappelé au Premier ministre les raisons de son opposition au régime unique par points. On a détaillé les revendications visant à préserver et améliorer le système actuel. Si FO a recommandé de revenir à la table de négociation au point de départ, le syndicat a constaté que la nouvelle phase de consultation « n’a pas fait évoluer le débat d’un iota. » Veyrier observe que, « pire, alors qu’à l’origine on nous disait que le projet dit de ‘système universel par points’ n’avait pas pour objectif de réaliser des économies ni de toucher à l’âge de départ, on ne parle plus que de cela ».