GEW : « Un jugement décevant - il faut développer démocratiquement le droit de la fonction publique »

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Le Syndicat allemand de l'éducation (GEW) est déçu par l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) relatif au droit de grève des enseignant·e·s de la fonction publique. « Cette décision épuise le processus juridique. L'arrêt souligne l'importance du droit de grève dans le cadre de la liberté d'association et de la participation syndicale, mais il prévoit une exception pour les enseignant·e·s de la fonction publique en Allemagne. Le GEW accepte le jugement des juges de Strasbourg, même s'il aurait aimé voir une décision différente - et s'attendait à une décision différente, sur base de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme », a déclaré jeudi la Présidente du GEW, Maike Finnern, lors d'une conférence de presse à Berlin. La Cour européenne des droits de l’homme avait en effet jugé que l'interdiction de grève des enseignant·e·s de la fonction publique en Allemagne était finalement incompatible avec la Convention européenne des droits de l'homme.

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, a commenté : « Le récent arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) imposant des limitations au droit de grève des enseignant·e·s en Allemagne soulève de sérieuses inquiétudes quant à l'application réelle de ce droit. Le verdict a non seulement un impact sur les intérêts immédiats des enseignant·e·s en Allemagne, mais crée également un précédent qui pourrait influencer la position en matière de droits du travail à travers le continent. Le CSEE est troublé par l'apparente restriction du droit de grève, un outil fondamental permettant aux travailleur·euse·s d'exprimer leurs préoccupations et de négocier des conditions de travail équitables. Ce changement dans le paysage juridique incite à un examen critique de l’équilibre entre le droit de grève et les responsabilités des enseignant·e·s de la fonction publique. Le CSEE observe de près ces évolutions et poursuit son action pour sauvegarder et faire progresser les droits des travailleur·euse·s, en favorisant un dialogue collaboratif entre les syndicats, les employeur·euse·s et les gouvernements. »

« L'arrêt et le vote minoritaire fournissent des orientations pour le développement futur du droit de la fonction publique en Allemagne. Les juges soulignent l'importance des droits de participation comme compensation pour l'absence de droit de grève. C’est par là que nous devons commencer à renforcer ces droits », a souligné Finnern. « Le raisonnement de l'arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme contient également une demande adressée au gouvernement fédéral et aux gouvernements des Länder de s'asseoir à la table avec les syndicats du secteur public et de discuter du développement démocratique d'un droit moderne de la fonction publique en Allemagne. Aujourd’hui encore, les fonctionnaires dépendent de la bonne volonté de leurs employeur·euse·s : l’employeur·euse dicte la durée de leur travail, décide de leurs revenus, des augmentations et diminutions de salaire et des conditions de travail. Il y a beaucoup à faire. »