Les enseignant·e·s tchèques se mettent en grève

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Le syndicat tchèque de l'éducation, le ČMOS PŠ, a annoncé une grève d'avertissement dans les établissements de la petite enfance, du primaire, du secondaire et de l'enseignement le 27 novembre 2023. Le syndicat exige une augmentation du financement public de l'éducation pour 2024 et appelle le ministre de l'Éducation Mikuláš Bek à négocier avec lui.

Le ministère de l’Éducation devrait disposer de 269 milliards de CZK (11 milliards d’euros) à dépenser en 2024, selon son projet de budget. Cela représente 3,9 milliards de CZK (160 millions d’euros) de plus que cette année. Le secteur régional de l'éducation recevra à terme 1 476 839 016 de CZK (60 413 000 d’euros) pour augmenter les salaires des enseignant·e·s. C'est le maximum que le ministre Bek a réussi à négocier. Le ministre de l'Éducation, Mikuláš Bek, a déclaré que les enseignant·e·s devraient recevoir une augmentation moyenne d'environ 2 500 de CZK (102 euros) à partir de janvier 2024. Le salaire moyen des enseignant·e·s devrait correspondre à 130 % du salaire moyen de l'ensemble de l'économie, comme le prescrit la loi. Le calcul sera basé sur les montants de 2022. Cependant, augmenter les salaires par rapport au niveau de 2022 est problématique car le salaire de 2023 a entre-temps augmenté de près de 3 000 CZK (122 euros).

Le CSEE soutient pleinement son organisation membre ČMOS-PŠ dans ses revendications visant à rendre la profession enseignante plus attractive, notamment en s'attaquant à la pénurie d'enseignant·e·s et en mettant fin à la fuite des cerveaux parmi les jeunes de la profession. Le système éducatif tchèque a désespérément besoin que les décideur·euse·s du pays garantissent des salaires plus élevés associés à des conditions de travail meilleures et plus inclusives afin d'attirer et de retenir des enseignant·e·s et autres personnels éducatifs qualifié·e·s et passionné·e·s.

Selon le ČMOS-PŠ, ce projet de budget est loin de la priorité promise et proclamée par la coalition gouvernementale. Les enseignant·e·s ne recevront en fait que 113 % du salaire moyen en raison de la hausse de l’inflation et il est douteux qu’il·elle·s s voient leur salaire augmenter, car cet argent n’est pas lié aux tarifs. Les enseignant·e·s devraient recevoir des salaires plus élevés sous forme de primes. Toutefois, les autres membres du personnel scolaire, tels que les cuisinier·ère·s, les concierges, les assistant·e·s et les employé·e·s de bureau, ne bénéficieront pas non plus de cette augmentation. Leurs emplois ne sont pas suffisamment sécurisés, ce qui, selon les syndicalistes, entraînera une baisse de 2 % des salaires pour ces postes, déjà sous-payés.

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, a déclaré : « Nous soutenons le ČMOS PŠ dans la sensibilisation du gouvernement, des agences intergouvernementales et de la société au fait qu'une offre d'éducation publique de qualité pour tou·te·s est l'un des piliers fondamentaux d'une société juste et équitable. Un financement public adéquat est essentiel pour que les systèmes d’éducation et de formation soient performants et fournissent une éducation de qualité à la génération future ». Elle a ajouté : « Pour que la profession enseignante devienne une profession attractive pour les professionnel·le·s enseignant·e·s hautement qualifié·e·s, des salaires décents doivent être garantis à l’ensemble des enseignant·e·s et chercheur·euse·s.

Le Président du CMOS-PŠ, Dobšík, appelle le gouvernement tchèque à ce que le ministère de l'Éducation reçoive suffisamment de fonds pour tenir toutes ses promesses. Toute réduction du budget du secteur éducatif mettra en péril la qualité de l’éducation. Le nombre d’enseignant·e·s devra être réduit en raison du manque de financement et, dans de nombreuses villes, les écoles devront cesser d’enseigner en binôme ou de diviser les cours dans certaines matières. « Les dépenses dans l’éducation ne sont pas une dette, comme le disent certain·e·s politicien·ne·s, mais un investissement dans notre avenir », a ajouté Dobšík.