La nouvelle année scolaire commence dans l'incertitude en République tchèque

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La nouvelle année scolaire commence dans l'incertitude en République tchèque. Le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE) réaffirme son soutien indéfectible à son organisation membre en République tchèque, le ČMOS PŠ, qui prend position contre les défis auxquels est confrontée l'éducation dans le pays.

Bien que l’éducation soit une priorité électorale clé pour la coalition gouvernementale actuelle, la rentrée scolaire de cette année ne correspond pas aux promesses faites. Le gouvernement a introduit un programme d'austérité qui a déjà laissé une marque significative sur le secteur de l'éducation. Selon la proposition du ministère des Finances, le budget de l'éducation pour l'année est fixé à 10,3 milliards d'euros (253,4 milliards de CZK), ce qui reflète une réduction d'environ 471 millions d'euros (11,6 milliards de CZK) par rapport à l'année précédente. Ce déficit contraste fortement avec les engagements initiaux pris par le gouvernement de donner la priorité à l'éducation, d'augmenter les investissements et de garantir que les salaires des enseignant·e·s soient maintenus à 130 % du salaire moyen national.

Les enseignant·e·s n'ont vu leur salaire augmenter que de 6 % cette année. Un chiffre loin de ce qui est nécessaire pour tenir les engagements du gouvernement. Les salaires relatifs des enseignant·e·s en République tchèque, comparés à la moyenne nationale, sont historiquement parmi les plus bas d'Europe. Bien qu’il y ait eu une certaine amélioration en 2021, la trajectoire positive s’est inversée, laissant les salaires des enseignant·e·s inférieurs à la croissance des autres moyennes économiques. La rémunération relative des éducateur·trice·s joue un rôle central pour attirer et retenir les talents dans la profession enseignante. Cela constitue un élément crucial pour parvenir à remédier à la pénurie chronique d’enseignant·e·s qui frappe la République tchèque depuis des années.

En outre, la République tchèque a historiquement consacré une part modeste de son PIB aux dépenses d’éducation. Grâce aux efforts des syndicats de l’éducation, les investissements dans ce secteur ont connu une certaine amélioration ces dernières années. Cependant, les propositions budgétaires du gouvernement indiquent désormais une réduction potentielle des dépenses d'éducation en proportion du PIB, accompagnée de réductions supplémentaires.

Les mesures d'austérité menacent également les professions non enseignantes du secteur de l'éducation, notamment la suppression des cotisations syndicales exonérées d'impôt et des avantages sociaux provenant des fonds culturels des employé·e·s. Ces mesures se heurtent à une forte opposition de la part des syndicats de l’éducation.

En réponse à ces défis, le ČMOS PŠ, en collaboration avec d'autres associations professionnelles du secteur de l'éducation, a organisé une action de protestation prévue le mardi 12 septembre 2023. L'objectif principal de cette manifestation est de forcer le gouvernement à honorer ses engagements en faveur de l'éducation et à reconnaître l’importance stratégique d’investir dans l’avenir de l’éducation.

Le CSEE soutient fermement le ČMOS PŠ et son engagement à défendre les droits et le bien-être des éducateur·trice·s ainsi que la qualité de l'éducation en République tchèque. En ces temps incertains, il est crucial de défendre les valeurs d’un système éducatif solide et de veiller à ce que les éducateur·trice·s soient adéquatement soutenu·e·s et rémunéré·e·s s pour leur travail essentiel dont l’objectif est de façonner l’avenir du pays.