Le parcours de trois syndicats : une éducation verte pour les enseignant·e·s du primaire
Publié:Lors de la récente table ronde du CSEE des pays de l’Europe centrale et orientale à Prague (9-11 octobre 2023), les représentant·e·s des syndicats de l'éducation ont souligné la nécessité de renforcer les aptitudes et les compétences dans l'éducation à la durabilité environnementale. Le projet collaboratif « L'éducation verte pour les enseignant·e·s du primaire » a reconnu ces besoins et a rassemblé les meilleures pratiques de trois pays distincts : la Bulgarie, la Serbie et la Roumanie. Ce projet comble les lacunes en matière d'éducation environnementale et favorise un avenir plus respectueux de l'environnement et plus durable. Il s'est terminé par un modèle théorique et pratique, disponible en anglais, bulgare, serbe et roumain.
Aujourd'hui, nous avons eu la chance d'en apprendre davantage sur le projet auprès des personnes qui ont rendu tout cela possible. Yanka Takeva, Présidente du Syndicat des enseignant·e·s de Bulgarie (SEB), l'organisation coordinatrice du projet, Alexandra Cornea, Directrice du département des relations internationales, de la formation et des projets européens représentant le syndicat des enseignant·e·s du secondaire de Roumanie (FSLI) et Borka Visnic, coordinateur de la coopération internationale, des projets et de la formation au sein du Syndicat des enseignant·e·s de Serbie (TUS), nous ont fourni plus de détails sur la mise en œuvre et les plans du projet « Écoles vertes ».
1. Quelles ont été les raisons pour lesquelles vous avez conçu et introduit ce projet dans votre pays ? Pourquoi était-ce important pour votre syndicat ?
Le projet est né de coopérations fructueuses et d’un besoin commun d’une méthode de formation cohérente au niveau national pour l’éducation écologique et verte. Partant de structures organisationnelles et d'expériences éducatives similaires, les représentant·e·s des trois pays ont reconnu l'importance d'intégrer la durabilité environnementale dans l'éducation, en élargissant le rôle des syndicats de l'éducation pour répondre aux questions sociétales. Borka Visnic a souligné la nécessité de nouvelles compétences parmi les enseignant·e·s de la région des Balkans, malgré les réticences initiales des affilié·e·s du TUS. Le projet a mis en valeur l'engagement sociétal plus large des syndicats, abordant les compétences manquantes à la lumière des priorités de l'UE sur les « sujets verts ». Yanka Takeva a souligné le rôle actif du SEB dans l’éducation environnementale, s’alignant sur un engagement en faveur de politiques efficaces et soutenant les enseignant·e·s. Le projet s’est avéré crucial pour développer les compétences des responsables de l’éducation, motiver le personnel à protéger l’environnement et envisager un changement social positif à long terme. De plus, Alexandra Cornea a considéré le projet comme une opportunité importante de reconnaître les efforts des enseignant·e·s qui, malgré l'absence d'une méthode de formation nationale, s'efforcent de dispenser une éducation verte.
2. Quelles activités vos membres ont-il·elle·s trouvées les plus attractives ?
Les enseignant·e·s de l'enseignement primaire en Roumanie, en Bulgarie et en Serbie ont participé activement par l'intermédiaire de leurs Conseils respectifs pour les écoles élémentaires et secondaires. En quête d’une représentation équitable, les syndicats ont invité les enseignant·e·s des écoles urbaines et rurales, en donnant la priorité à l’inclusion. Le démarrage du projet a été marqué par une session de formation d'une journée, offrant aux enseignant·e·s une plateforme pour évaluer leurs connaissances et leurs attitudes à l'égard des sujets verts. Cette session a été particulièrement appréciée par les enseignant·e·s de Serbie, car elle leur a permis de partager des idées précieuses et d'identifier les domaines à améliorer. La composante formation, comprenant un cadre méthodologique, a joué un rôle crucial en garantissant un développement global des aptitudes et des compétences parmi les membres des syndicats. Un élément central du projet était la présentation des bonnes pratiques des enseignant·e·s du primaire, appréciées particulièrement par les enseignant·e·s bulgares qui considéraient cela comme l'aspect le plus intéressant.
L'initiative « Écoles vertes » a en outre proposé un soutien individualisé, une facette particulièrement appréciée des professeur·e·s roumain·e·s.
3. Quels sont les principaux résultats de ce projet pour votre syndicat ? Comment la collaboration transfrontalière entre les trois pays a-t-elle contribué au succès du projet ?
Dans les trois pays, le projet a souligné les avantages de la coopération régionale, en soulignant la valeur du partage d'idées, des efforts de collaboration et de l'apprentissage mutuel au sein de la région. En Serbie, le projet a réaffirmé la capacité du syndicat à participer aux projets européens et à adhérer aux normes européennes. Le modèle théorique et pratique développé pour l’éducation verte s’est révélé être un succès notable pour le SEB. Ce modèle a facilité une interaction efficace et l'échange de bonnes pratiques entre les enseignant·e·s et les syndicats de la région des Balkans, contribuant ainsi de manière significative à l'avancement de l'éducation environnementale dans la région. En Roumanie, le projet a amélioré les compétences du personnel du FSLI dans la conception de nouveaux projets axés sur l'éducation verte.
4. Existe-t-il d'autres projets pour travailler sur ce sujet et assurer le suivi du projet ?
Les trois syndicats sont alignés dans leurs aspirations futures en matière d'éducation environnementale, s'efforçant d'accroître l'importance des « sujets verts » dans les ministères de l'Éducation de Roumanie, de Bulgarie et de Serbie, et poursuivent leurs projets de collaboration à l'avenir, notamment dans le cadre de l'appel à propositions Erasmus+ 2024.En outre, Borka Visnic a souligné la nécessité d'inclure des « sujets verts » dans le prochain cycle de programmes de développement professionnel continu (DPC), reconnaissant le potentiel de leur programme et matériel de formation pour jouer un rôle essentiel dans l'amélioration des compétences des enseignant·e·s. Entre-temps, le Syndicat bulgare des enseignant·e·s envisage d'étendre le projet réussi des « Écoles vertes » aux niveaux du collège et du lycée. Leur plan comprend la formation de partenariats avec des organismes gouvernementaux, des autorités locales et diverses organisations pour promouvoir l'éducation environnementale dans tous les établissements d'enseignement.