Nouveau système de rémunération des enseignants en Lettonie : synonyme de progrès ?
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Des représentants du Syndicat letton des employés de l’éducation et des sciences (LIZDA), affirment que le ministère de l’Éducation et des Sciences n’a tenu compte que de quelques-unes des 24 propositions concernant le nouveau système de rémunération des enseignants, ignorant bon nombre d’autres propositions avancées par le syndicat.
Ilze Priževoite, spécialiste de LIZDA pour les questions socio-économiques, a déclaré : « Depuis le 1er septembre 2009, les salaires des enseignants sont calculés en fonction du financement des établissements d’enseignement lettons. Ce système de financement repose sur le principe du « financement suivant les élèves » selon lequel le ministère alloue le budget destiné à rémunérer les enseignants aux municipalités/gouvernements locaux en fonction du nombre total d’étudiants/élèves au sein de la municipalité. Ensuite, les municipalités se chargent d’attribuer les financements aux différentes écoles. Ce système engendre de grandes disparités salariales entre les enseignants fournissant un travail égal, dans la mesure où le salaire perçu par un enseignant dépendra de la taille de son école. Par conséquent, une rivalité émerge entre les établissements, qui s’efforcent alors d’attirer le plus grand nombre d’étudiants/élèves. Ce système est inéquitable et discriminatoire car il n’offre pas l’égalité des chances aux étudiants/élèves pour ce qui est de l’accès à une éducation de qualité ou à des activés extrascolaires, et il engendre, surtout, des classes surchargées. Le système actuel ne permet pas un traitement des salaires adéquat qui ne tiendrait pas compte du type ou de la taille de l’établissement d’enseignement. En résumé, ce système débouche sur des fermetures d’écoles, des pertes d’emploi ainsi que des écarts de rémunération entre les enseignants travaillant dans de petits, moyens ou grands établissements .».
Il semblerait que le ministère de l’Éducation et des Sciences envisage l’introduction d’un nouveau système de rémunération des enseignants en 2016. Cependant, la réglementation est élaborée dès cette année. Ilze Priževoite précise : « Le 6 mars 2015, le ministère a reçu sept projets de réglementation de la part du Cabinet des ministres. LIZDA a participé activement à toutes les réunions des groupes de travail et a clairement exprimé son opinion et ses objections bien étayées. Malheureusement, le point de vue de notre syndicat n’a pas été pris en considération, c’est pourquoi LIZDA s’oppose à l’introduction prématurée d’un nouveau système. Par ailleurs, nous continuons à nous entretenir avec le ministère afin de pallier les problèmes identifiés durant la phase d’essais de ce système qui compromet fortement l’éducation de qualité. ».
Ilze souligne, par ailleurs, que dans le cadre du nouveau système, le traitement des salaires des enseignants est fondé sur un modèle de 36 heures de travail par semaine. Or, certains enseignants consacrent plus d’heures à leur travail; le système ne tient pas compte des heures consacrées à la préparation et à la planification des leçons, à la correction des travaux, ni aux heures consacrées au travail individuel avec les élèves. De plus, les salaires des enseignants de l’enseignement préscolaire sont inférieurs aux salaires des enseignants de l’enseignement secondaire, bien que les niveaux de formation et de qualification soient les mêmes. En outre, le nouveau système prévoit un salaire mensuel minimum pour le personnel universitaire inférieur au salaire mensuel minimum dans l’enseignement général et l’Enseignement et la Formation professionnels (EFP). Il va de soi que les enseignants ne sont pas satisfaits de ce nouveau système.
Et Ilze Priževoite de conclure: « Le système de rémunération proposé par le ministère de l’Éducation n’offre pas des rémunérations équitables dans le secteur de l’éducation. De plus, si le gouvernement veut garantir une éducation de qualité, il doit assurer des salaires adéquats aux enseignants et au personnel de l’enseignement en général (bibliothécaires, orthophonistes, psychologues, assistant(e)s, etc.) quels que soient la taille, la localisation ou le type d’enseignement des établissements. Épuisement professionnel, stress et travail bâclé sont autant de conséquences d’une surcharge de travail. Le système de financement des écoles manque de transparence et semble se préoccuper davantage de la diminution du nombre d’écoles et d’enseignants que de l’augmentation des salaires. ».