Rôle de la direction et de la gouvernance collaboratives des établissements scolaires pour rendre la profession enseignante attrayante
Le CSEE estime qu'une direction d’établissement scolaire collaborative qui implique les enseignant·e·s et d'autres acteur·rice·s de l'école (par exemple les parents, les étudiant·e·s, le personnel de soutien) dans la prise de décision démocratique afin d'établir des visions partagées et de fixer des objectifs communs est essentiel dans la transition verte et numérique des systèmes éducatifs et des établissements scolaires. Une direction scolaire collaborative joue un rôle essentiel dans l’amélioration du statut et de l’attrait de la profession enseignante et dans le soutien de pratiques de recrutement et de rétention de qualité. Le dialogue social et la gouvernance collégiale sont des éléments essentiels pour améliorer l’efficacité et l’efficience de la direction. La participation active des enseignant·e·s et des représentant·e·s syndicaux·ales à l’élaboration et à la réforme des politiques éducatives est cruciale pour favoriser une culture démocratique au sein des écoles.
Afin de rendre la profession enseignante plus attractive et de garantir de bonnes conditions de travail, la participation des enseignant·e·s et des syndicats de l’éducation à la direction démocratique des écoles est essentielle. Le Document d’orientation politique du CSEE sur la direction des établissements scolaires souligne l'importance du rôle des enseignant·e·s en tant que leaders, contribuant à des environnements scolaires positifs marqués par la paix, la tolérance, l'équité, l'inclusion et la coopération. Les chef·fe·s d’établissement et les enseignant·e·s ne sont pas de simples administrateur·rice·s mais des leaders pédagogiques et jouent un rôle déterminant dans la promotion de la collaboration pour un enseignement et un apprentissage efficaces.
Afin de promouvoir une culture démocratique dans les écoles, le CSEE met fortement l'accent sur la participation active des enseignant·e·s et des représentant·e·s syndicaux·ales à l'élaboration de la politique éducative. Des sujets importants tels que la santé et la sécurité, la formation et la discrimination au travail sont désormais couverts par les conventions collectives. Même si certains syndicats de l'éducation connaissent un bon dialogue social, beaucoup expriment des mécontentements indiquant une détérioration notable. Pour renforcer le dialogue social, le CSEE souligne l'importance d'une activité syndicale sans contrainte, sans se soucier des représailles, des sanctions au travail ou de la création de « syndicats jaunes », créés et/ou contrôlés par l'entreprise/organisation ou l'employeur lui-même.
Afin d’assurer une direction scolaire collaborative, il est important de créer un espace et du temps pour une communication efficace. Cependant, les chef·fe·s d’établissement sont surchargé·e·s en raison d’une lourde charge de travail et sont confronté·e·s à d’autres défis, notamment des salaires inéquitables, des responsabilités vaguement définies, un manque de développement professionnel continu, la sous-valorisation de leur profession par la société et la nécessité de suivre la transition verte et numérique. Un autre défi réside dans la participation insuffisante des enseignant·e·s et des représentant·e·s syndicaux·ales à l’élaboration et à la réforme des politiques et programmes éducatifs, essentiels à l’amélioration des conditions de travail. Ces obstacles se traduisent par un manque d’attrait de la profession enseignante et de la profession de chef·fe·s d’établissement et par une pénurie de de chef·fe·s d’établissement.
L’un des types de direction scolaire collaborative est la gouvernance collégiale dans l’enseignement supérieur et la recherche. L’implication des enseignant·e·s dans la gouvernance collégiale est importante et peut avoir un impact positif sur des sujets tels que l’allocation budgétaire au niveau institutionnel, l’élaboration des programmes, les stratégies/priorités institutionnelles, les problèmes professionnels du personnel. Selon l'enquête, 63 % des syndicats de l'éducation ne sont généralement pas satisfaits du niveau de gouvernance collégiale dans l'enseignement supérieur et la recherche. Par conséquent, le CSEE espère que les pays du processus de Bologne donneront dans le Communiqué ministériel de Tirana à venir la priorité à l'implication du personnel dans la prise de décision et à l'amélioration de la gouvernance collégiale.
Le CSEE travaille activement sur la direction des établissements scolaires en tant que co-leader de consortiums avec d'autres parties prenantes concernées, notamment le nouveau réseau Education Leadership Network Europe (ELNE). Le consortium, axé sur des thèmes tels que les communautés d'apprentissage, les écoles inclusives, l'éducation durable et la démocratie scolaire, a le potentiel de façonner les politiques éducatives européennes afin d'améliorer la qualité globale de l'éducation pour les enseignant·e·s et les étudiant·e·s.