Italie: Grève du secteur de l’éducation
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La dernière convention collective italienne pour l'éducation a expiré en 2009. Au lieu de le renouveler, le gouvernement italien a soumis au Parlement un projet de loi prévoyant une réforme des conditions de travail du personnel de l'éducation. Cette proposition du gouvernement, si elle est approuvée, portera particulièrement préjudice aux enseignants. Durant plusieurs mois, les syndicats qui avaient signé la convention précédente se sont fermement opposés à cette tentative unilatérale de modifier la convention collective par le biais d'une loi. En novembre 2014, quelque 300 000 signatures avaient été récoltées dans le cadre d'une pétition visant à empêcher l'adoption d'un premier projet de plan de réforme. Toutefois, dans le sillage de la décision arrêtée en novembre 2014 par la Cour de justice européenne sur la réforme fondamentale du rapport entre les enseignants et les contrats précaires, Matteo Renzi, Premier ministre italien a décidé de soumettre un nouveau projet de loi permettant le recrutement de travailleurs précaires. En réponse, les syndicats ont organisé une série d'actions de protestations conjointes dans les grandes villes d'Italie, réunissant tout le personnel de l'enseignement et qui culmineront avec une grève, le 5 mai 2015.
Le projet de loi controversé prévoit une réforme qui implique des changements majeurs dont certains ont suscité de vives inquiétudes et ont fini par déclencher la grève. Les travailleurs précaires ayant travaillé durant des années et acquis les compétences nécessaires seront licenciés. En effet, leur contrat ne serait pas renouvelé en vue d'éviter une condamnation judiciaire. Les syndicats exigent, dès lors, que cette disposition soit supprimée du projet de loi pour être remplacée par un plan de recrutement à long terme. Ce document législatif donnerait également un pouvoir démesuré aux directeurs d'école, qui auraient alors la mainmise sur bon nombre de questions, allant de l'évaluation à la didactique, en passant par la rémunération et le recrutement des enseignants, ignorant ainsi deux fondements de l'autonomie des écoles que sont la pluralité culturelle et la liberté pédagogique.
Par ailleurs, à travers cette nouvelle législation, les conditions de travail ne seraient plus réglementées par une convention collective. Cette idée est inacceptable aux yeux des enseignants et du personnel de l'enseignement qui accomplissent des tâches professionnelles fastidieuses. Les syndicats exigent, à juste titre, que le projet de loi soit radicalement modifié et que des négociations soient entamées en vue d'élaborer une nouvelle convention collective. Ces actions de protestations ont pour objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement et de revaloriser le travail accompli par le personnel de l'enseignement.
Martin Rømer, Directeur européen du CSEE, a déclaré: "Le CSEE soutient sans relâche ses organisations membres italiennes et leurs revendications ». Et d'ajouter : « Le risque de se voir licencier après de nombreuses années d'exploitation est une insulte aux enseignants qui espéraient enfin obtenir équité et sécurité de l'emploi après cette décision de la Cour de justice européenne. Par ailleurs, tout employé de l'enseignement mérite une réglementation correcte de ses conditions de travail dans le cadre d'une convention collective dûment négociée. Il est impératif que le gouvernement italien se souvienne de l'importance d'un dialogue social efficace et des avantages considérables qu'il présente pour ce secteur. Les partenaires sociaux de l'éducation du pays doivent se réunir dans les plus brefs délais pour dégager des solutions visant à assurer un système éducatif de meilleure qualité pour les Italiens. »