Conférence de haut niveau à Bruxelles: un nouveau départ pour le dialogue social ?
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Le 5 mars, la Commission européenne (CE) a accueilli à Bruxelles une Conférence de haut niveau. Lors de cet événement, les principaux(ales) dirigeant(e)s des organisations syndicales et d'employeurs européennes et nationales ont pris part à des discussions ouvertes pour exposer leur point de vue quant à l'avenir du dialogue social. Il s'agit de la première action concrète de la CE sur le dialogue social depuis la déclaration ouverte du Président Jean-Claude Junker lors de la séance plénière du Parlement européen de juillet 2014. Dans son discours, Junker a insisté sur le fait que le dialogue social est affecté par la crise et doit être renforcé. Il a même déclaré que cette évaluation est une question prioritaire et qu'il souhaite « être le Président du dialogue social ».
Parmi les participant(e)s à cette prestigieuse conférence étaient présents des membres éminents de la scène politique européenne, notamment Martin Schulz, Président du Parlement européen et Jean-Claude Juncker, Président de la CE. Plus de 400 participant(e)s se sont réuni(e)s pour écouter le point de vue de la Commission de Junker sur les objectifs et les moyens qui doivent être mis en œuvre pour atteindre ce qui fut qualifié de « nouveau départ pour le dialogue social ». Ils/elles ont eut l'occasion d'exprimer leurs inquiétudes au cours de six ateliers axés sur le développement du partenariat social aux niveau national et européen et la contribution des partenaires sociaux dans la création et la mise en œuvre des politiques européennes.
Le CSEE y était représenté par sa Présidente Christine Blower, qui a également participé à un atelier sur les besoins en compétences, éducation et formation dans un environnement en pleine mouvance. Les membres du panel et les participant(e)s ont parlé des objectifs d'éducation et de formation dans l'optique de l'augmentation et de l'amélioration de l'emploi. Tibor Navracsics, Commissaire européen de l'Éducation, la culture, la jeunesse et la citoyenneté, a souligné que l'éducation et la formation, du pré-primaire à l'enseignement supérieur, doivent se concentrer sur la préparation à l'employabilité des élèves et des étudiant(e)s. Blower a formulé un commentaire : « Bien entendu ceux et celles d'entre nous qui sont des enseignant(e)s et enseignent aux enfants de 3 à 18 ans, puis à ceux qui poursuivent leur chemin vers les universités, reconnaissent pleinement la réalité du monde du travail, du travail du pré-primaire aux besoins de l'enseignement supérieur. Le monde du travail n'est cependant ni instrumental ni mécanique. Les enseignant(e)s doivent dès lors s'impliquer dans des tâches comme le développement des programmes scolaires. Les enfants de huit ans auxquels nous enseignons aujourd'hui entreront demain dans un monde du travail différent de celui que nous connaissons. Les enfants ont besoin de plus que des compétences numériques, quelle qu'en soit leur importance. »
Il reste à confirmer si l'événement était juste une initiative unique organisée pour la forme par la CE, ou si les mots seront suivis d'actes. Les derniers discours ont tout spécialement donné des raisons d'espérer une position plus influente des partenaires sociaux dans l'avenir du processus de façonnage de la politique européenne. Les Commissaires européen(ne)s Valdis Dombrovskis et Marianne Thyssen, tous deux engagés dans la promotion du dialogue social, se sont montrés optimistes quant à l'implication plus forte des partenaires sociaux. Ils ont également émis des suggestions sur des sujets potentiels comme le futur package de mobilité du travail, le marché numérique unique, le semestre européen, entre autres. Leurs discours semblaient autoriser à penser que pour la nouvelle Commission européenne, le renforcement de la position du dialogue social n'est pas seulement une option requise, mais plutôt une pré-requis vital pour le développement politique, économique et social de l'Union européenne. Le CSEE sera bien préparé pour les défis à venir.