Eurydice publie son rapport annuel analysant les frais de scolarité et les systèmes d’aide financière accordée aux étudiant(e)s de l’enseignement supérieur en Europe
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Le 25 octobre, Eurydice a publié un nouveau rapport présentant une analyse comparative des frais de scolarité et des systèmes d’aide financière accordée aux étudiant(e)s de l’enseignement supérieur de plein exercice dans les pays d’Europe pour la période 2016/2017. Cette analyse couvre les établissements d’enseignement supérieur publics et privés financés par les pouvoirs publics dans 29 Etats membres, ainsi qu’en Bosnie-Herzégovine, en Suisse, en Islande, au Liechtenstein, au Monténégro, en ancienne République yougoslave de Macédoine, en Norvège, en Serbie et en Turquie. Le rapport comporte également des fiches d’information par pays. Nouveauté cette année, le rapport établit une comparaison des frais de scolarité et des aides allouées aux étudiant(e)s non seulement aux niveaux Bachelor et Master, mais également dans le cadre des programmes de cycle court et des études à temps partiel.
Selon le rapport, la plupart des pays ont adopté une approche politique visant à la fois un faible pourcentage d’étudiant(e)s payant des frais de scolarité et un faible pourcentage de bénéficiaires de bourses : en République tchèque, en Allemagne, en Estonie, à Chypre, en Pologne, en Slovénie, en Slovaquie et en Turquie les frais de scolarité sont inexistants ou inférieurs à 100 € dans le premier cycle de l’enseignement supérieur, tandis que, en Lettonie, en Lituanie, en Hongrie et en Roumanie, entre 30 et 50 % des étudiant(e)s s’acquittent de frais de scolarité. Bien que, selon ce type d’approche, seul un nombre limité d’étudiant(e)s paient des frais de scolarité, ces derniers/ers ne peuvent obtenir de bourses d’études et restent donc financièrement tributaires de leur famille ou d’un travail. De plus, 23 des 42 systèmes éducatifs européens ne font aucune distinction entre les études de plein exercice et les études à temps partiel lors des inscriptions.
Le montant moyen des frais de scolarité en Europe s’étend de 100 à 3 000 €, le Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles) pratiquant les tarifs les plus élevés - 11 823 €. Les pays où les montants ordinaires sont relativement élevés (de 1 001 à 3 000 €) sont également ceux où la majorité des étudiant(e)s paient des frais de scolarité. Dans certains pays, le montant des frais dépend du coût réel du programme d’études ou du salaire futur des diplômé(e)s, si bien que les programmes les plus prestigieux sont également les plus onéreux (Bulgarie, Estonie, Espagne, Portugal et Roumaine).
Le rapport indique néanmoins que dans la plupart des systèmes éducatifs européens, un soutien financier existe sous la forme de bourses (accordées en fonction des besoins et/ou du mérite) et de prêts d’études. Cinq pays (Lettonie, Bosnie-Herzégovine, Islande, Monténégro et Serbie) n’accordent pas de bourses en fonction des besoins socio-économiques. Le Royaume-Uni (Angleterre) vient tout juste de revoir ses dispositions en matière d’octroi des bourses, si bien que la majorité des aides financières sont désormais accordées aux étudiant(e) sous la forme de prêts. Reconnaissant que l’éducation constitue un outil important pour réduire les inégalités en matière de richesse, de genre, d’appartenance ethnique ou de situation géographique, le CSEE déclare que les frais de scolarité et l’absence d’aide financière accordée aux étudiant(e)s contribuent à favoriser l’exploitation commerciale de l’éducation et l’exclusion des groupes défavorisés sur le plan social et économique.
Le CSEE dénonce également les barrières financières entravant la mobilité des étudiant(e)s, mises en place par bon nombre de pays européens. Selon le rapport Eurydice, près de trois-quarts des pays imposent des frais de scolarité plus élevés aux étudiant(e)s internationaux/ales, par rapport à leurs homologues nationaux/ales inscrit(e)s à un même programme de cours.
Le rapport Eurydice est disponible ici.