Recommandations par pays 2016 : un pas en avant, deux en arrière.
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La Commission européenne a publié, le 18 mai 2016, ses nouvelles propositions de Recommandations spécifiques par pays (RSP) adressées aux Etats membres de l’UE. Le Conseil de l’Europe examinera et adoptera les RSP lors de sa réunion prévue les 28 et 29 juin. Partie intégrante du Semestre européen, les RSP sont adressées individuellement à chaque Etat membre et concernent notamment les secteurs de l’éducation et de la formation, à l’exception notable de Chypre, de l’Italie, du Luxembourg et de la Suède. Cette année, les recommandations insistent fortement sur la nécessité d’améliorer les résultats éducatifs et d’intensifier les efforts pour assurer l’inclusion des enfants défavorisés - souvent issus de la migration - aux systèmes éducatifs, en particulier en Autriche, en Belgique, en République tchèque, en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en République slovaque.
Les conséquences de la crise économique ont également accentué les problèmes concernant l’employabilité et les inadéquations dans le domaine des compétences. Dix pays - Belgique, France, Lettonie, Lituanie, Malte, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni, Croatie et Finlande - se sont vu adresser des recommandations explicites concernant la nécessité de répondre aux pénuries et aux inadéquations en matière de compétences, afin d’améliorer l’employabilité et, plus précisément, l’enseignement et la formation professionnels, les systèmes de stages, l’apprentissage tout au long de la vie et la formation des adultes. Le CSEE salue les initiatives mises en place par la Commission européenne pour répondre à la problématique du chômage en Europe, en particulier parmi les jeunes, mais rappelle néanmoins que l’éducation et la formation ne doivent pas être perçues comme les principaux outils pour relever ce défi. Parallèlement à cela, les recommandations adressées directement à la France, à la Lituanie, à la Pologne et à l’Espagne insistent sur la nécessité d’améliorer les liens entre le secteur de l’éducation et le marché du travail. Selon le point de vue du CSEE, l’éducation est un service public conçu pour offrir à chaque citoyen la possibilité d’accéder à une éducation de qualité, d’améliorer ses conditions de vie et de trouver un emploi. Raison pour laquelle l’éducation et la formation doivent se comprendre comme un processus à long terme, dont la mission ne consiste pas uniquement à fournir des contingents ou à apporter une réponse aux besoins en constante évolution du marché du travail.
Renforcer l’attrait de la profession enseignante et améliorer la qualité de l’éducation sont les recommandations adressées à la République tchèque, à la Lituanie et à la Slovaquie. « Il est paradoxal d’observer que, d’une part, la Commission européenne reconnait les nombreux défis auxquels est confronté le secteur de l’éducation et lui attribue autant de responsabilités, alors que, d’autre part, elle ne mentionne qu’à peine le soutien aux enseignants et aux éducateurs qui, étant au cœur de la communauté scolaire, devraient bénéficier d’un meilleur accompagnement dans le cadre de leur travail quotidien, notamment au travers d’une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail, mais aussi en leur offrant des opportunités de développement professionnel », a déclaré Martin Rømer, Directeur européen du CSEE.
Toujours selon les RSP, accroître l’investissement dans l’éducation et la recherche demeure un problème majeur pour la Belgique, l’Allemagne, l’Irlande, la Lituanie et les Pays-Bas. En revanche, plusieurs pays sont enclins à promouvoir les investissements privés dans la recherche (Espagne et Estonie), la coopération entre entreprises et universités (Espagne, Estonie, Danemark et Portugal), ainsi que le financement des universités et des institutions de recherche publiques basé sur leurs performances - une situation préoccupante susceptible d’ouvrir la voie à la privatisation et à l’exploitation commerciale de l’éducation. La FE.CC.OO, une des organisations membres du CSEE en Espagne, rappelle que les institutions de recherche et les universités publiques doivent répondre aux intérêts généraux de la population et que la Commission européenne doit, en conséquence, définir de manière plus précise les principes régissant le financement basé sur la performance.
Pour obtenir le résumé des Recommandations par pays 2016, préparé par le CSEE, cliquez ici.