Les enseignants roumains descendent dans les rues de Bucarest

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Le 1er juin 2016, à l’occasion d’une manifestation massive organisée à travers la ville, des milliers d’enseignants défileront ensemble dans les rues de Bucarest pour exprimer leur énorme mécontentement face à leurs rémunérations actuelles et aux écarts salariaux pratiqués sans fondements dans le secteur public. Les trois organisations membres du CSSE en Roumanie - la Fédération syndicale libre du secteur de l’éducation (FSLE), la Fédération nationale « Alma Mater » et la Fédération des syndicats de l’éducation « Spiru Haret » - ont participé à plusieurs journées de mobilisation. Depuis mercredi, près de 100 000 enseignants et 500 000 étudiants se réunissent dans les cours de récréation des écoles pour protester durant la pause au son des cloches de leurs établissements. Au travers de cette action, ils entendent protester contre les bas salaires des enseignants.

Cette semaine, les syndicats de l’éducation ont participé à un nouveau cycle de négociation avec le ministère du Travail. « Le gouvernement a convenu d’augmenter les salaires de 10 % à partir du 1er août 2016. Nous avons accepté une augmentation inférieure aux 25 % accordés au secteur de la santé. Cette mesure devrait normalement entrer en vigueur à partir du 1er août 2016 ou du 1er janvier 2017. Nous avons laissé au gouvernement la possibilité de procéder à de nouveaux calculs. Une nouvelle réunion devrait vraisemblablement avoir lieu jeudi. C’est la première fois que des étudiants, des enseignants et des parents battent le pavé ensemble à l’occasion d’une manifestation nationale. Nous serons tous unis pour améliorer le secteur de l’éducation. Le 1er juin, nous participerons ensemble à une manifestation à Bucarest. Nous attendons près de 15 000 enseignants venus des quatre coins du pays », a expliqué le Président de la FLSI, Simon Hăncescu.

Ce mouvement de grogne pourrait rapidement s’étendre. Selon la FSLI, les enseignants pourraient boycotter les prochains examens en cas d’échec des nouvelles négociations entre syndicats et gouvernement concernant les salaires. En outre, plusieurs enseignants seraient apparemment prêts à boycotter les élections locales du 5 juin. D’ordinaire, les enseignants constituent la majorité des commissions électorales.

Le CSEE a envoyé un courrier à ses trois affiliés roumains pour exprimer son soutien sans réserve aux actions de mobilisation massive menées actuellement à travers le pays, de même qu’à la manifestation prévue la semaine prochaine à Bucarest. Le Directeur européen du CSEE, Martin Rømer, s’est adressé aux trois affiliés et à leurs membres en ces termes : « Il s’agit d’un moment opportun pour faire valoir vos revendications en faveur d’une augmentation du salaire des enseignants. Vu de la situation actuelle, il s’agit clairement d’une aberration sur le plan économique et social que de vouloir saper le système éducatif et affaiblir ainsi notre profession, considérée comme un secteur essentiel pour sortir l’Europe de la crise. C’est à bon droit que vous faites entendre votre voix pour obtenir une augmentation du salaire des enseignants, laquelle n’a pas eu lieu depuis longtemps - une situation qui aura conduit à l’éclosion de disparités inacceptables et injustifiées entre les différentes professions du secteur public. » Il rappelle également que « au travers de ces revendications pour des salaires équitables, il s’agit également de reconnaître la contribution et les hautes performances quotidiennes des enseignants ! »

Le CSEE espère maintenant que cette situation inquiétante prendra fin le plus rapidement possible, afin de pouvoir engager immédiatement un dialogue ouvert et constructif impliquant régulièrement les partenaires sociaux, non seulement dans le cadre de cette problématique essentielle, mais aussi à l’avenir, pour toutes les questions d’intérêt commun.