Etudiant(e)s, enseignant(e)s et parents réclament un enseignement de meilleure qualité en Hongrie
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Les enseignant(e)s hongrois(es) se font entendre de plus en plus fermement pour exprimer leur désaccord quant à la politique éducative de leur gouvernement. En janvier, des enseignant(e)s de deux écoles secondaires différentes ont envoyé au gouvernement des lettres ouvertes distinctes. Les enseignant(e)s de 466 autres écoles - écoles maternelles, primaires et secondaires, mais aussi établissements d’enseignement technique et de formation - ont rejoint leur pétition « Je voudrais enseigner ». Les enseignant(e)s des deux écoles secondaires soulignent dans le système éducatif hongrois les problèmes suivants, qui selon eux/elles, font obstacle à une éducation de qualité :
- la centralisation immodérée du système éducatif (la nouvelle organisation centralisée par l’état, « KLIK », est responsable de toutes les questions financières et de la gestion des écoles) ;
- le nombre trop élevé de réformes et de modifications incohérentes et effectuées sur une période trop courte ;
- les enseignant(e)s ne sont pas des administrateurs/trices : l’administration ne doit pas diminuer le temps consacré à enseigner ;
- les tâches des personnels d’encadrement, comme les organisateurs/trices de programme, les gestionnaires financiers et les personnels de la protection de l’enfance et de la jeunesse, doivent être rétablies ;
- une éducation plus flexible et plus personnalisée doit être mise en place car, dans l’état actuel des choses, le développement des compétences et l’approfondissement des connaissances des apprenant(e)s est pratiquement impossible ;
- des cadres portant sur les programmes scolaires doivent permettre d’enseigner des connaissances davantage orientées sur la pratique ;
- les salaires des enseignant(e)s et des personnels d'encadrement doivent être augmentés ;
- il convient de restaurer l’ancien système de baccalauréat/des examens d’obtention du diplôme de secondaire ;
- il convient d’améliorer la formation des enseignant(e)s dans les institutions d'enseignement supérieur et le développement professionnel continu pour les enseignant(e)s.
Les enseignant(e)s demandent par ailleurs un dialogue social efficace entre les syndicats d’enseignant(e)s, les organisations professionnelles, les enseignant(e)s et les décideurs politiques. La discussion en table ronde des partenaires sociaux doit prendre en considération les initiatives initiales des enseignant(e)s dans la réforme.
Les demandes des enseignant(e)s sont relayées par les syndicats représentant d’autres secteurs, notamment les secteurs public, métallurgique, de la police et de la viande.
Suite à ces pétitions, le gouvernement a entamé une consultation auprès des enseignant(e)s. Les enseignant(e)s, les étudiant(e)s, les parents et les syndicats d’enseignant(e)s ont mené une grève nationale dans plusieurs villes le 3 février 2016. Les syndicats d’enseignant(e)s ont annoncé une grève centrale le 13 février à Budapest.
Les syndicats d’enseignant(e)s veulent entre autres revenir au statut légal des écoles et les extraire de l’institution centralisée par l’état (KLIK), ils ne veulent pas que cette institution soit à la fois l’employeur des enseignant(e)s et le gestionnaire des écoles. Selon les enseignant(e)s, la centralisation de la gestion des écoles a mené à une situation inacceptable qui oblige les écoles à formuler leurs demandes d’équipement - encre, craies, papier... - au KLIK via un marché public.
« Cette vague de protestation de la part des enseignant(e)s était attendue. Les demandes des enseignant(e)s sont similaires aux demandes que nous formulons sans relâche au gouvernement » - a déclaré au cours d’une interview Mme Piroska Gallo, Présidente du PSZ-SEHUN, le plus important syndicat d’enseignant(e)s « Nous comprenons tout-à-fait les protestations des étudiant(e)s car ils/elles sont les victimes de ce système ».
Alors que le gouvernement demande aux enseignant(e)s de chercher dans leur enseignement les raisons de la baisse des résultats des étudiant(e)s depuis 2010, Mme Gallo ajoute qu’« il est impossible de faire porter la responsabilité aux enseignant(e)s. Cette responsabilité est celle du gouvernement qui assure aujourd’hui la gestion des écoles publiques. Les enseignant(e)s ne sont pas les seuls éléments nécessaires pour assurer une éducation de qualité, les conditions d’enseignement y contribuent également. On ne peut pas s’attendre à obtenir une éducation de qualité avec les réglementations actuellement en place dans le système éducatif ; elles ont engendré une surcharge pour les enseignant(e)s et les étudiant(e)s, avec des manuels scolaires de mauvaise qualité et très peu d’équipement comme des craies, du papier etc.»
Selon un communiqué de presse publié par le PDSZ, M. Laszlo Mendrey, Président du PDSZ a fait part de son inquiétude concernant le système éducatif. Il a déclaré qu’un ajustement structurel du système éducatif est essentiel car l’institut de gestion centralisée par l’état, le « KLIK », connaît des problèmes financiers constants et le gouvernement doit donc rendre la responsabilité des écoles aux municipalités.
Informations complémentaires dans les médias en anglais: http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-02-03/hungarian-teachers-to-protest-against-orban-education-overhaul