Croatie: les syndicats de l’éducation organisent une grève dans les écoles et les universités
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Le vendredi 25 septembre 2015, une longue période de protestations a débuté dans le secteur de l’éducation croate. Les organisations membres du CSEE : CTU, ITUWEC et IURHEEC, représentant l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, ont pris part à la « Concentration verticale des syndicats de l’éducation ». Ensemble, ils ont lancé un mouvement de protestation qui pourrait ne pas s’arrêter tant que le gouvernement n’aura pas donné suite à leurs demandes.
Les problèmes actuels remontent au mois d’août de l’année dernière, lorsque le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé ont signé un accord collectif. Les syndicats étaient parvenus à négocier une augmentation salariale globale de 4% en contrepartie de l’abandon du supplément de rémunération anciennement prévu (4-8-10%). Le supplément en question avait été inclus dans tous les accords du secteur public à compter de 2003 mais le gouvernement a essayé de retirer cette clause, semblerait-il dans le but de promouvoir des mesures d’austérité en vue surmonter la crise économique. Pour s’opposer à cet accord, le gouvernement a également adopté de nouvelles lois, faisant fi des accords collectifs qu’il était en train de négocier avec divers autres syndicats sectoriels.
Les syndicats de l’enseignement primaire et secondaire ont négocié un accord selon lequel les salaires des employeurs de l’éducation seraient également augmentés aussitôt que tout autre secteur des services publics recevrait son supplément de rémunération de 4-8-10%. Toutefois, le mois dernier, le gouvernement a signé un accord avec le secteur de la santé prévoyant une augmentation salariale d’un autre ordre qui l’empêcherait d’appliquer une augmentation salariale commune à tous les secteurs des services publics. Les syndicats de l’éducation ont tenté de se joindre à ces négociations, mais en vain.
Le gouvernement s’est justifié en expliquant aux syndicats de l’éducation que le budget national pour 2015 ne prévoyait pas d’augmentation, alors que le Ministère des finances a déclaré publiquement que les sept premiers mois de 2015 étaient marqués par un excédent budgétaire de quelque 400 millions d’euros. Le gouvernement croate refuse manifestement de s’engager formellement vis-à-vis du secteur de l’éducation, alors qu’il n’est pas sans savoir que les employés de l’éducation, pour la plupart détenteurs d’un diplôme universitaires, sont déjà en moyenne les travailleurs les moins payés, tous secteurs confondus. Ces différends ont donc débouché sur des exigences concrètes de la part des syndicats qui ont organisé une grève pour appuyer leurs demandes. « Les agissements du gouvernement nous ont contraints à recourir à la grève mais nous ne baisserons pas les bras car nos demandes sont légitimes. Le Premier ministre a déclaré publiquement que l’éducation serait prioritaire une fois la récession économique terminée. Nous estimons qu’il est temps pour lui d’honorer sa promesse ! », a conclu Vilim Ribic, Président d’ITUWEC.
Le CSEE suivra de près l’évolution de la situation.