Une croissance tirée par les salaires dans plusieurs pays européens
Publié:- La Semaine européenne du code pousse-t-elle à considérer les étudiants comme des « machines »?
- L’Europe sur la voie d’un avenir durable: le CSEE s’associe à la société européenne au sens large
- Nouvelle proposition Erasmus: la CES et le CSEE demandent un programme plus inclusif
- #ValueEducationValueTeachers – Manifestation prévue à Glasgow
- Horizon Europe: un budget plus important signifie-t-il plus de financement pour les universités publiques et les centres de recherche?
- Etude danoise en matière de SST: lien direct entre l’environnement de travail psychosocial et la qualité de l’enseignement
- Le Comité du CSEE décide de lancer une campagne pour soutenir les enseignants
- Les enseignants jouent un rôle essentiel pour “Construire une Europe plus forte”
- Les partenaires sociaux européens, danois et suédois se rencontrent pour débattre des défis de l’attractivité de la profession enseignante
- Le CSEE célèbre la Journée mondiale des Enseignant·e·s : « Des enseignant·e·s hautement qualifié·e·s pour une une éducation de qualité »
Selon une nouvelle étude, une baisse de la part des salaires dans l'économie européenne mènerait à une baisse de la croissance. Les chercheurs Ozlem Onaran (Professeur en Politiques de main-d'œuvre et de développement économique, Université de Greenwich) et Thomas Obst (Candidat au doctorat, Université de Greenwich) affirment qu'une augmentation d'un point de pourcentage dans la part des salaires au niveau européen pourrait engendrer une augmentation de 0,3% du PIB de l'UE-15. Leur travail prévoit un modèle multinational de croissance fondé sur la demande pour les pays de l'UE-15.
L'étude, publiée par la Fondation européenne d'Etudes progressistes (FEPS), indique que 11 des 15 pays de l'UE-15 possèdent déjà un modèle de croissance fondé sur les salaires. En effet, une diminution dans la part des salaires a freiné la croissance aussi bien dans de grandes économies telles que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, que dans des petites économies telles que la Finlande, la Grèce, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède. En revanche, selon le rapport, les petites économies telles que l'Autriche, la Belgique, le Danemark et l'Irlande s'avèrent être fondées sur le profit. Dès lors, dans ces pays, une baisse dans la part des salaires stimule la croissance. En outre, une baisse de la part salariale combinée à une réduction des partenaires commerciaux engendrent également des effets néfastes sur les économies autrichienne et irlandaise. Toutefois, selon les deux chercheurs, analyser chaque État membre séparément peut prêter à confusion, dans la mesure où les mêmes politiques de modération salariale sont mis en œuvre dans tous les pays membres de l'Union en même temps. L'un dans l'autre, l'on pourrait donc affirmer que l'UE-15 dans son ensemble est une économie « tirée les salaires ».
Cette étude suggère donc que la politique de modération salariale de la Commission européenne est contreproductive, entraîne une stagnation de la croissance et des risques de déflation. Cependant, le rapport conclut que la coordination des politiques salariales au sein d'une Europe largement intégrée et fondée sur les salaires peut réellement améliorer la croissance et l'emploi.
La publication "Wage-led growth in the EU15 Member States: The effects of income distribution on growth, investment, trade balance, and inflation" est disponible en anglais sur le site web de la FEPS