Soutenir un démarrage de carrière efficace pour assurer la rétention !
La pénurie d’enseignant·e·s est devenue une préoccupation pressante dans le secteur éducatif européen, affectant une grande majorité d’États membres. Ces pénuries varient selon les pays, les zones géographiques, les matières (notamment les STEM), ou selon les besoins particuliers des étudiant·e·s, y compris les étudiant·e·s ayant des besoins particuliers, les étudiant·e·s issu·e·s de milieux multilingues et multiculturels et les étudiant·e·s issu·e·s de milieux socio-économiques défavorisés. Les principales causes identifiées sont le manque de formation initiale adéquate des enseignant·e·s, la charge de travail élevée et la combinaison de deux facteurs : les enseignant·e·s quittant la profession et le vieillissement de la population enseignante.
36% des enseignant·e·s des écoles primaires et secondaires sont âgé·e·s de 50 ans et plus. 9 % des enseignant·e·s de l'Union européenne ont plus de 60 ans. Le vieillissement des enseignant·e·s constitue un problème croissant dans 16 des 36 pays étudiés par Eurydice. Alors que les enseignant·e·s vieillissent, 11 pays signalent qu’il y a trop peu d’étudiant·e·s inscrit·e·s à la formation initiale des enseignant·e·s. Le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège indiquent que l’abandon des étudiant·e·s lors de la formation initiale des enseignant·e·s constitue leur principal défi en termes d’offre et de demande d’enseignant·e·s.
Selon les données d'Eurydice (2021), l'insuffisance des programmes de formation initiale des enseignant·e·s contribue à la pénurie d'enseignant·e·s dans des pays comme la France, l'Allemagne, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Lituanie, le Portugal et Malte. Cette lacune entraîne un faible nombre de candidat·e·s et des taux d'abandon élevés au sein de la profession enseignante. Les organisations membres du CSEE ont également signalé que la formation initiale des enseignant·e·s ne fournit pas aux enseignant·e·s débutant·e·s la préparation dont il·elle·s ont besoin pour le travail en classe ; en outre, la formation des enseignant·e·s devrait être revue pour inclure de nouvelles compétences et aptitudes nécessaires à l'enseignement. Il est donc crucial d’améliorer la qualité et le caractère inclusif de la formation initiale des enseignant·e·s. Offrir une formation complète, des incitations attrayantes et un soutien continu motivera les futur·e·s enseignant·e·s.
La Bulgarie, l’Estonie, la Hongrie, la Belgique, l’Islande et le Danemark connaissent à la fois un nombre élevé d’enseignant·e·s qui quittent la profession et un manque de formation initiale des enseignant·e·s de haute qualité. Pour relever ce double défi, les stratégies doivent se concentrer sur un recrutement et une rétention équitables des enseignant·e·s liés à une meilleure qualité de la formation initiale des enseignant·e·s et à une meilleure phase d'intégration. Créer des parcours de carrière attrayants est essentiel pour retenir les enseignant·e·s expérimenté·e·s. Offrir une croissance professionnelle, des postes de direction et des opportunités de spécialisation contribue à reconnaître l’expertise des enseignant·e·s, à réduire les taux d’abandon scolaire et à favoriser un engagement à long terme envers la profession.
Le CSEE plaide pour la création de nouveaux parcours professionnels et le renforcement de la rétention des enseignant·e·s pour lutter contre ces problèmes critiques. L’établissement de parcours de carrière pour les enseignant·e·s est essentiel à leur croissance professionnelle et à leur satisfaction au travail. Des trajectoires claires offrent des opportunités d’avancement, de développement des compétences et des rôles spécialisés. Cela encourage l’amélioration continue et améliore les résultats d’apprentissage des étudiant·e·s. Les parcours professionnels démontrent la valeur de la profession enseignante, offrant stabilité et attrait aux futur·e·s professionnel·le·s de l’enseignement.
Les parcours professionnels devraient inclure l’accès à un développement professionnel continu (DPC) de qualité, gratuit pour les enseignant·e·s et se déroulant pendant les heures de travail. L'accès au DPC, aux ateliers et aux conférences permet aux enseignant·e·s de rester informé·e·s de la recherche, de la pédagogie et de la technologie et d'améliorer l'efficacité de l'enseignement, la satisfaction au travail et les taux de rétention.
De plus, les parcours professionnels devraient offrir des opportunités de leadership et des expériences de gouvernance collégiale au sein des écoles et de la communauté éducative au sens large.
Les pénuries d’enseignant·e·s dans les systèmes éducatifs européens nécessitent des solutions efficaces dès maintenant. Le CSEE se félicite qu'il s'agisse également d'une priorité du développement politique de l'UE dans l'espace européen de l'éducation et que les ministres de l'Éducation du Conseil de l'UE discutent de la réduction des pénuries d'enseignant·e·s. Le CSEE salue la résolution du Conseil sur l'espace européen de l'éducation à l’horizon 2025 et au-delà, qui annonce la préparation de l'Année européenne des enseignant·e·s.