« Nous nous donnons, en tant que femmes, les moyens de défendre nos droits », déclare la Présidente du Comité de la promotion des femmes

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Suite à la dernière réunion du Comité de la promotion des femmes du CSEE, organisée parallèlement à la réunion de mars du Comité du CSEE, nous avons interviewé Lies Van Rompaey, Présidente du Comité de la promotion des femmes depuis 2021, pour faire la lumière sur le travail important de cet organe consultatif. Lies Van Rompaey est également membre de la direction de son syndicat régional, le syndicat belge Christelijk Onderwijzersverbond (COV).

Pouvez-vous nous expliquer le rôle du Comité de la promotion de la femme du CSEE ?

Lies Van Rompaey : Le Comité de la promotion des femmes rassemble toutes les femmes membres du Comité du CSEE. La réunion a lieu juste avant la réunion du Comité du CSEE. Nous examinons l'ordre du jour du Comité et discutons de la question de savoir si certains points nécessitent plus d'attention ou non du point de vue de l'égalité des genres. Ensuite, lors de la réunion du Comité du CSEE, les points de vue des femmes et les arguments qui ont été avancés peuvent enrichir la discussion. Cela vise à garantir que les opinions politiques du CSEE sont conformes et respectueuses des droits et des préoccupations des femmes.

Selon vous, en tant que Présidente de ce Comité, quelle importance a-t-il pour les politiques et le travail du CSEE ?

Lies Van Rompaey : La dernière chose que nous souhaitons faire est de créer une polarisation, dans le sens d’un « nous » (les femmes) et d’un « eux » (les hommes), au sein du Comité du CSEE. Je crois que le sens de la communauté est une condition importante pour tout comité qui veut faire du bon travail.

Néanmoins, nous ne pouvons pas nier que dans notre société européenne il y a encore une prédominance des hommes au pouvoir, même dans une profession très féminisée comme l'éducation. Dans certains secteurs et dans certains pays, il reste encore un long chemin à parcourir avant d'atteindre un salaire égal pour un travail de valeur égale. De plus, des problèmes tels que les stéréotypes sexistes et le harcèlement basé sur le genre entravent toujours la carrière et la vie des femmes. C'est pourquoi, au sein du Comité de la promotion des femmes du CSEE, nous voulons créer un lieu sûr où toutes les femmes membres peuvent débattre et discuter de sujets qui pourraient être importants pour elles. Le Secrétariat du CSEE aide à préparer la réunion, cherchant toujours les moyens de construire une véritable culture du débat. J'apprécie beaucoup cela !

J'ai l'impression et la conviction qu'à travers les discussions que nous avons au cours de la réunion, nous nous donnons en tant que femmes les moyens de défendre nos droits. C'est parfois aussi une prise de conscience. Cela nous permet de regarder au-delà de nos propres frontières et de connaître la situation des femmes dans l'éducation, partout en Europe.

Il n'est pas toujours facile de convaincre les collègues de l'importance du comité de la promotion des femmes. Mais je veux vraiment encourager chaque femme membre du Comité à venir nous rejoindre et enrichir la réunion de sa présence et de son expertise.

Quels sujets et questions dans le domaine de l’égalité des genres sont-ils les plus pertinents pour les organisations membres du CSEE à l'heure actuelle ? Pourriez-vous partager quelques bonnes pratiques que les membres du Comité pour la promotion des femmes ont présentées lors de la dernière rencontre ?

Lies Van Rompaey : Malgré les efforts déployés pour progresser en termes d'égalité des genres dans l'éducation et la société au sens large, de nombreuses questions et sujets doivent encore être discutés. Des sujets tels que la violence sexiste et le harcèlement sur le lieu de travail figurent parmi les questions les plus pertinentes pour les membres du Comité, et de nombreuses femmes au sein du Comité ont présenté des actions et des campagnes menées par leurs syndicats sur ce sujet. Par exemple, le syndicat italien UIL-Scuola lance une formation à la santé et à la sécurité qui inclut le thème de la violence de genre au travail, tandis que le National Education Union (NEU) britannique a créé la trousse à outils de campagne « It’s Not OK: preventing sexism and sexual harassment in schools » pour aider les membres du NEU à prendre les mesures nécessaires pour prévenir le sexisme et le harcèlement sexuel.

La terminologie sexiste sur le marché du travail polonais (où les professions avec un statut social et un salaire plus élevés ont des noms typiquement masculins) est abordée par le syndicat polonais Zwiazek Nauczycielstwa Polskiego (ZNP) par le biais d’une campagne dont l’objectif est d’éviter d’utiliser ces termes dans le système éducatif. Par ailleurs, le syndicat britannique NASUWT a lancé une campagne intitulée « Period dignity, period poverty » visant à aider toutes les femmes à accéder aux produits menstruels (enseignantes incluses) et à en finir avec la honte entourant les règles.

L'organisation de ces initiatives et leur partage sont cruciaux pour lutter contre les inégalités entre les genres dans l'éducation et susciter des débats et des idées au sein du Comité de la promotion des femmes du CSEE.