Les syndicats de l’enseignement demandent à être plus impliqués dans le prochain cadre stratégique de coopération de l’UE
Publié:Les ministres de l’éducation des pays de l’UE se sont réunis le 19 février 2021 et ont adopté une résolution du Conseil pour que l'Espace européen de l'éducation (EEE) remplace l'ancien Cadre stratégique ET2020 pour la période 2021 -2030. La Commission européenne a annoncé cette initiative en 2017 lorsque le Socle européen des droits sociaux a été adopté par les dirigeant·e·s de l'UE lors du Sommet de Göteborg. Il a donc fallu trois ans de discussion pour façonner l'Espace européen de l'éducation.
Le nouveau cadre stratégique de la politique de l'UE en matière d'éducation et de formation implique les principes d'une éducation et d'une formation inclusives et holistiques, dont l'importance est également soulignée par le CSEE dans sa position sur l'EEE. En outre, le Conseil fixe des priorités et des objectifs clairs à atteindre par les États membres dans un délai de 10 ans. Ces domaines prioritaires sont:
- Améliorer la qualité, l'équité, l'inclusion et la réussite pour tou·te·s dans l'éducation et la formation.
- Faire de l'apprentissage tout au long de la vie et de la mobilité une réalité pour tou·te·s.
- Renforcer les compétences et la motivation dans la profession enseignante, en incluant le bien-être des enseignant·e·s dans l'attractivité de la profession enseignante.
- Renforcer l'enseignement supérieur européen, ce pourquoi le Conseil appelle à une coopération plus approfondie, comprenant l'initiative des universités européennes, et à davantage de synergies avec l'Espace européen de la recherche (EER) et le processus de Bologne.
- Soutenir les transitions verte et numérique dans et par l'éducation et la formation.
Pour chaque domaine prioritaire, le Conseil a défini des actions spécifiques et défini de nouveaux objectifs à atteindre d'ici 2030:
- Le pourcentage des jeunes de 15 ans à faible rendement en lecture, en mathématiques et en sciences devrait être inférieure à 15% d'ici 2030.
- Le pourcentage des élèves de huitième année peu performants en informatique et en information devrait être inférieure à 15% d'ici 2030.
- Augmenter la participation à l'éducation de la petite enfance à au moins 96%.
- Réduire le pourcentage des jeunes en décrochage scolaire dans le cadre de l'éducation et de la formation à moins de 9%.
- Atteindre l’objectif qu’au moins 45% des 25-34 ans soient diplômé·e·s de l'enseignement supérieur.
- La proportion de jeunes diplômé·e·s de l'EFP bénéficiant d'une formation en milieu de travail au cours de leur enseignement et de leur formation professionnels devrait être d'au moins 60% d'ici 2025.
Le CSEE se félicite que la résolution du Conseil respecte l'éducation en tant que compétence nationale et que la gouvernance de la coopération entre les pays de l'UE pour atteindre les nouveaux objectifs soit renforcée. Cependant, il regrette que la résolution du Conseil n'insiste pas sur le rôle des partenaires sociaux de l'éducation au sein des mécanismes de gouvernance. Comme déjà indiqué dans nos précédents documents de position sur le nouvel EEE, le CSEE souligne que les syndicats de l'enseignement doivent être des partenaires clés dans la conception de la politique de l'éducation au niveau de l'UE.
Un autre thème de la réunion du Conseil Éducation était une discussion sur l'amélioration de l'équité en matière d'accès et d'inclusion pour tou·te·s dans l'éducation, pour laquelle les conclusions du Conseil devraient être approuvées lors du prochain Conseil Éducation (mai 2021). L'importance de l'apprentissage en face-à-face ainsi que la nécessité de promouvoir davantage l'éducation de la petite enfance et de favoriser l'accès à l'éducation pour les publics ayant des besoins spéciaux[1] ont été soulignées. En outre, pour faire face à l'impact de la pandémie du COVID-19, la Présidence portugaise a annoncé le lancement d'une plateforme en ligne où les États membres peuvent partager leurs meilleures pratiques pour faire face à l'impact de la pandémie du COVID-19 sur l'éducation.
[1] Enfants et adultes ayant des besoins spéciaux, migrant·e·s, réfugié·e·s et personnes menacées d'exclusion sociale.