Action de protestation contre les initiatives législatives antisociales en Ukraine

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Les syndicats ukrainiens affirment que les intérêts des travailleur·euse·s et l'assurance d'un travail décent, de salaires et d'emplois de qualité doivent être les grands principes de la politique gouvernementale. Cependant, les réformes initiées par le gouvernement ukrainien n'ont pas encore apporté les résultats souhaités en termes d'amélioration de la vie et du bien-être de la population. La crise socio-économique causée par la pandémie de Covid-19 a généré des inégalités croissantes et augmenté la propagation de la pauvreté dans la société.

Malgré les vives protestations des syndicats nationaux, le gouvernement ukrainien pousse les nouvelles réformes qui restreignent les droits et les garanties des travailleur·euse·s et limitent la capacité des syndicats à représenter les travailleur·euse·s et à défendre leurs droits.

Le mouvement syndical aux niveaux international et européen, CSEE compris, a soutenu à maintes reprises les revendications des syndicats ukrainiens et a exhorté le gouvernement à abandonner sa politique de déréglementation et de libéralisation totale du travail, ainsi qu'à discuter de modifications de la législation du travail avec les syndicats.

L'organisation membre du CSEE, le Syndicat des travailleur·euse·s de l'éducation et des sciences d'Ukraine (TUESWU), participe à l'action nationale de protestation. Soutenant les revendications syndicales générales, le TUESWU a présenté ses propres revendications sectorielles au gouvernement et au Parlement ukrainien, appelant, entre autres, à :

  • maintenir les dépenses publiques d'éducation au-dessus de 7 % du PIB ;
  • mettre en œuvre l'article 61 de la loi « sur l'éducation » concernant le niveau des salaires des enseignant·e·s, du personnel scientifique et de l’éducation ;
  • réduire le montant de l'indemnité de « prestige[1] » versée aux enseignant·e·s ;
  • verser une bourse académique à un cercle plus large de bénéficiaires ;
  • garantir un niveau de financement adéquat des établissements d'enseignement supérieur ;
  • rétablir les droits du travail des enseignant·e·s retraité·e·s ;
  • vacciner les enseignant·e·s se portant volontaires ;
  • prévenir la fermeture des écoles et jardins d'enfants.

Après l'action de protestation, les représentant·e·s des syndicats de toute l’Ukraine ont rencontré le Premier ministre ukrainien et ont exprimé leurs revendications. Le Vice-président du TUESWU a mis plus particulièrement l'accent sur les questions de salaires, de bourses et d'indemnités des enseignant·e·s.

Le CSEE soutient les demandes du Syndicat des travailleur·euse·s de l'éducation et des sciences d'Ukraine et exhorte le Premier ministre ukrainien à maintenir un dialogue social constructif entre les syndicats et le gouvernement, afin de respecter les droits et le bien-être des travailleur·euse·s ukrainien·ne·s.

 

[1] Indemnité de « Prestige »:  « prime » supplémentaire au « salaire brut » d'un·e travailleur·euse pédagogique pour le prestige (« image ») du travail pédagogique. Elle est attribuée au personnel pédagogique qui n’est pas seulement employé dans les établissements d'enseignement par son employeur direct dans le cadre d'un fonds des salaires.