Le gouvernement portugais refuse de prendre en compte les demandes de récupération intégrale du temps de service gelé

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La FENPROF, la FNE et huit autres syndicats portugais de l'éducation ont pris part à la grève nationale organisée dans l'administration publique les 14 et 15 février 2019. Cette grève constituait une protestation contre la décision du gouvernement portugais de ne récupérer que 2 ans, 9 mois et 18 jours de temps de service gelé des enseignants. La décision a été contestée étant donné qu'en raison de l'autonomie régionale en matière de législation relative à l'éducation, la récupération complète du temps de service gelé est garantie dans les deux régions autonomes portugaises de Madère et des Açores.

Le 28 novembre 2018, l'Assemblée législative de Madère a décidé de proposer un décret-loi selon lequel les enseignants bénéficieraient de 9 années, 4 mois et 2 jours de récupération du temps de service gelé, lequel sera progressivement supprimé sur une période de 7 ans. La région autonome portugaise des Açores a emboîté le pas en proposant le même temps de récupération, mais en l'éliminant progressivement sur 6 ans. Les augmentations de salaire seront d’application à compter du 1er septembre 2019, même si les enseignants ont demandé le 1er janvier 2019 comme date d’entrée en vigueur. De plus, les enseignants ont demandé une période de suppression progressive de 4 ans seulement.

Dans ce contexte, le temps de récupération proposé par le gouvernement portugais a suscité un tollé de la part des dix organisations syndicales. Cela a conduit le Parlement portugais à forcer le gouvernement à rouvrir les négociations avec les enseignants le 25 février 2019. Compte tenu de ces négociations, les autres actions de grève prévues pour le 21 février 2019 ont été annulées. La position des syndicats du secteur de l’éducation était claire dans la mesure où ils soutenaient la mise en œuvre à l’échelle nationale du modèle de récupération du temps de service gelé proposé dans la région autonome de Madère, tout en permettant aux enseignants d’utiliser ce temps de récupération dans le cadre de leur retraite. Plus de 60.000 enseignants ont signé une pétition soutenant les positions des syndicats, présentée lors des négociations qui se sont déroulées le 25 février au ministère de l'Education du Portugal.

Les négociations n'ont apporté aucun développement nouveau, le gouvernement restant attaché au délai de récupération de 2 ans, 9 mois et 18 jours initialement proposé, allant à l'encontre de l'avis du Parlement portugais et des revendications des syndicats de l'éducation.

Une grande manifestation nationale d'enseignants et d'éducateurs est prévue le 23 mars 2019 à Lisbonne.

Le CSEE continue de surveiller la situation.