Réunion 2020 du Réseau des pays de l’Europe centrale et orientale

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Le 30 novembre 2020, le Réseau des pays de l’Europe centrale et orientale (PECO) du CSEE (CEENET) s'est réuni virtuellement pour discuter des défis urgents auxquels sont confrontés les systèmes éducatifs, les enseignant·e·s et les syndicats. Accueillant les membres du Réseau, Christine Blower, ancienne Présidente du CSEE, a mis en exergue la période difficile que traversent les enseignant·e·s, les autres membres du personnel de l'éducation et les services éducatifs en ce moment, dans le contexte complexe de la pandémie du COVID-19. Dans son discours d'ouverture, Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, a évoqué les récents développements positifs concernant les vaccins pour le COVID-19 et souligné l'importance pour les enseignant·e·s et les autres membres du personnel de l'éducation d'y avoir accès rapidement.

Georgiy Trukhanov, de TUESW (Ukraine), a donné un aperçu de la situation en Ukraine. Il a évoqué les nombreux changements ministériels intervenus au cours des 18 derniers mois, qui ont entravé le dialogue social. «En février dernier, deux projets de loi ont été déposés au Parlement ukrainien, sur le travail, les syndicats, les assurances sociales et le dialogue social. Ils portent atteinte aux droits des salarié·e·s et aux libertés des syndicats. Au cours de l'année écoulée, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays, avec le soutien d’organisations internationales. Le problème clé est le manque de confiance entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Les syndicats demandent désormais le report de l'adoption de ces lois et l'ouverture du dialogue social », a expliqué le Président de TUESW.

Des représentants de l’ITUPEWBH (Bosnie-Herzégovine) ont souligné que de nombreux défis sont apparus en raison de la pandémie du COVID-19. «L'enseignement en ligne devenant la norme en raison de la propagation du COVID-19, il affecte des systèmes éducatifs entiers. Les enseignant·e·s manquent de matériel informatique et de logiciels numériques, tandis que les étudiant·e·s ne disposent pas des conditions adéquates pour travailler à domicile. Dans les familles avec plusieurs enfants, il est très difficile pour les parents de fournir à chaque enfant un ordinateur portable et un espace pour suivre les cours. Il y a également une dimension de genre importante à prendre en compte car une grande majorité des enseignant·e·s sont des femmes », a commenté l'UITPEWBH.

Juraj Stodolovsky, de l’OZ PŠaV (Slovaquie) a parlé des jeunes membres et de l’impact de la pandémie du COVID-19 sur ces derniers, en présentant également le travail d’OZ PŠaV. «L'individualisation croissante de la société est répandue parmi les jeunes en Europe, ce qui augmente considérablement l'importance des valeurs de solidarité et de travail en commun que les syndicats défendent. La pandémie du COVID-19 et la crise économique qui en a résulté ont eu un impact disproportionné sur les jeunes», a-t-il souligné.

La conférencière invitée, Marta Kahancová, Fondatrice et Directrice générale de l’Institut d’études syndicales d’Europe centrale (CELSI), a présenté la recherche sur les «Etudes de la cartographie des syndicats et des associations professionnelles en tant qu’acteurs de la société civile travaillant sur les questions des droits du travail et du dialogue social dans six pays du partenariat oriental». Le but de cette recherche était d'identifier les acteurs des droits du travail et leurs forces et faiblesses. Elle distingue les syndicats, les associations professionnelles et les organisations de la société civile. La recherche documentaire a été suivie d'entretiens avec des ressortissant·e·s de six pays: l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. «La reconnaissance des syndicats et de leurs structures varie d'un pays à l'autre. En Azerbaïdjan et en Moldavie, il n'y a qu'une seule confédération et les acteurs non syndicaux ne sont pas développés. En Arménie, il n'y a qu'une seule confédération et d'autres organisations de la société civile ont le potentiel de devenir des acteurs politiques majeurs. Les syndicats sont généralement les organisations les plus anciennes et les plus structurées, avec la plus large portée politique. Pourtant, ils manquent de soutien organisationnel et de flexibilité ».

Dans le cadre du suivi de la réunion, les membres du CEENET sont invités à identifier dans une enquête d'autres thèmes pour la table ronde des PECO les 7 et 8 juillet 2021 à Liège, Belgique.