Le CSEE et la FEEE unissent leurs forces pour faire reconnaître pleinement le droit à l'éducation des enfants migrants et réfugiés dans l'UE
Publié:Clôtures, murs, camps de détention, attaques contre les ONG portant secours aux personnes qui tentent de traverser la Méditerranée pour rechercher désespérément une vie meilleure, traitements inhumains des populations migrantes et réfugiées fuyant les guerres, persécutions et famines, ne sont que quelques-uns des constats alarmants qui ne cessent de se multiplier de façon inquiétante aujourd’hui en l’Europe. Chaque jour, sans relâche, avec détermination et engagement, les enseignant·e·s et leurs syndicats luttent en première ligne pour permettre à tous les enfants d’accéder à une éducation cohérente et de haute qualité, qui refuse de se laisser dominer par la peur, les préjugés, le racisme et la xénophobie, mais qui, au contraire, favorise l’inclusion et la tolérance au sein des classes.
A la veille de la Journée mondiale des réfugié·e·s 2019, les partenaires sociaux européens de l’éducation du centre et du sud-est de l’Europe, membres du CSEE et de la FEEE (Fédération européenne des employeurs de l’éducation), se sont rencontrés les 18 et 19 juin derniers à Larnaca, à Chypre, dans le cadre du projet « Initiative des partenaires sociaux sectoriels européens de l’éducation pour promouvoir l’intégration efficace des migrant·e·s et des réfugié·e·s aux systèmes éducatifs », en vue d’échanger leurs préoccupations, les bonnes pratiques et les solutions communes pour améliorer l’accès à l’éducation, l’apprentissage et les résultats scolaires des enfants migrants et réfugiés – population souvent la plus vulnérable au sein de la société.
Conscients de la nature tentaculaire de cette crise humanitaire, les partenaires sociaux européens de l’éducation pointent tous le doigt dans une même direction, celle de l’inclusion. Les syndicats de l’enseignement et les employeurs de l’éducation dans les pays du centre et du sud-est de l’Europe ont examiné le contexte dans lequel travaille le personnel de ce secteur. Malgré les problèmes sociétaux et politiques, des mesures et des alliances concrètes peuvent être mises en place pour atténuer les conséquences dramatiques des situations que vivent les enfants migrants et réfugiés. Les partenaires sociaux ont discuté des modèles et de l’organisation des systèmes d’éducation adaptés aux besoins et aux situations des primo-arrivant·e·s, des approches pédagogiques mettant en valeur les ressources de chaque enfant, notamment l’apprentissage dans la langue maternelle et la volonté d’apprendre et de commencer une nouvelle vie. Ils ont également discuté de la nécessité d’adopter une approche multipartite et multisectorielle pour garantir leur inclusion efficace à l’environnement socio-économique plus large du pays d’accueil. Aux côtés des représentant·e·s de la Croix-Rouge UE, de COFACE Families Europe, d’Eurochild, de la FeSP-UGT et des associations de parents, les syndicats et les employeurs ont discuté des moyens d’assurer le bien-être des enfants. Les droits de l’enfant doivent être au centre de tout choix politique, que ce soit dans un Etat membre de l’UE ou dans un pays de transit, car ils ne sont pas responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent.
Les discussions constructives, ainsi que les contributions des partenaires sociaux présents au premier séminaire de formation à Copenhague, constitueront la base d’une éventuelle série de lignes directrices pratiques conjointes CSEE/FEEE pour la promotion de l’intégration effective des élèves migrant·e·s et réfugié·e·s à l’environnement éducatif et socio-économique des pays d’accueil, au travers des initiatives conjointes des partenaires sociaux aux niveaux national, régional et local, qui seront présentées à la conférence de clôture du projet les 14 et 15 octobre 2019 à Bruxelles.
Reconnaissant l’énorme tâche qui attend le personnel de l’éducation, Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, a déclaré : « Il convient d’apporter un soutien aux enseignant·e·s afin de leur permettre d’offrir une éducation de qualité à tous les enfants, indépendamment de leur statut de migrants. Accroître le financement public, assurer la formation adéquate du personnel enseignant, mais également pouvoir compter sur le soutien de tous les intervenants pour garantir le bien-être des populations réfugiées et migrantes, sont les conditions préalables nécessaires pour offrir une éducation de qualité, structurée et durable à tous les individus et briser les barrières qui empêchent d’offrir à tout le monde les mêmes chances dans la vie. »