Promouvoir l'inclusion éducative des migrants et des réfugiés en apprenant ensemble

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Les 14 et 15 mars 2019, les partenaires sociaux de Belgique, du Danemark, d'Estonie, de Finlande, d'Allemagne, d'Islande, d'Irlande, de Norvège, de Suède et du Royaume-Uni se sont réunis à Copenhague pour discuter de politiques et de mesures efficaces en matière d'inclusion scolaire des migrants et des réfugiés. Bien que le droit à l’éducation soit reconnu internationalement à tous les enfants, quel que soit leur statut migratoire, conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, des obstacles subsistent pour les réfugiés, les demandeurs d’asile et les enfants sans papiers dans l’Europe d’aujourd’hui. Le personnel de l'éducation et ses syndicats et les employeurs de l'éducation en Europe, assument la responsabilité de mobiliser, d'étudier, de partager les défis et de définir des solutions ensemble, par le biais du dialogue social européen et national.

Au lendemain de l'afflux soudain d'immigrants, de réfugiés et de demandeurs d'asile sur les côtes européennes et sur le continent européen en 2015 et 2016, des récits controversés décrivant la migration comme un problème accablant menaçant la durabilité économique, les identités et les cultures, ainsi que le mode de vie, ont donné lieu à de nouvelles formes de racisme et de xénophobie et créent des tensions pour les démocraties européennes. Les enseignants, les formateurs et les chefs d’établissement, ainsi que les employeurs de l’éducation, sont souvent en première ligne pour identifier et répondre aux besoins des élèves: en classe, dans la communauté scolaire, dans leur quartier et dans la société. C'est souvent à eux de garantir une expérience éducative réussie à tous les élèves des écoles, quel que soit leur statut. Comme cela a été rappelé au cours de la réunion de deux jours, un changement de paradigme constitue le point de départ de toute action générale ou ciblée, en partant du principe qu’ «il ne s'agit pas d'étudiants «migrants» ou «locaux», mais d'enfants et d'apprenants présents dans «nos» écoles».

Des obstacles doivent encore être surmontés et franchir la porte d'une école ne garantit pas un apprentissage de qualité. Pénurie d’enseignants à l’échelle nationale et localisée dans les zones les plus défavorisées, manque de formation aux compétences multiculturelles, soutien psycho-social aux élèves traumatisés, compétences d’enseignement de la langue seconde et de la langue maternelle, charge de travail et ressources insuffisantes pour aborder les besoins éducatifs individuels ne sont que quelques-uns des obstacles rencontrés quotidiennement.

En partageant des informations provenant d'expériences nationales, régionales et locales, des stratégies et des bonnes pratiques, les syndicats de l'enseignement et les employeurs ont lancé un processus visant à établir des cadres et des normes de qualité, ainsi qu'à fournir des directives à l'ensemble du personnel et des employeurs du secteur, par le biais du Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation et sur la base des éléments rassemblées dans toute l’Europe par le professeur Bunar (Université de Stockholm) et Eurydice. Dans le cadre du processus «Apprendre ensemble», les partenaires sociaux de l’éducation ont reconnu la nécessité de synergies avec d’autres acteurs et d’interventions associant les politiques éducatives à d’autres domaines, visant toutes à réduire les inégalités, la marginalisation et l’isolement des migrants et des réfugiés. Les parents, les organisations de la société civile, les partenaires sociaux d’autres secteurs et les associations d’élèves jouent un rôle essentiel dans le cadre d’une communauté d’apprentissage qui reconnaît les besoins spécifiques des élèves migrants et réfugiés, mais reconnaît et valorise également leurs propres ressources et expériences.

En conclusion de la réunion, Mike Jennings, membre du Bureau du CSEE, a déclaré: «L’engagement encourageant vu ici, ainsi que les discussions fructueuses, donnent une crédibilité importante aux efforts des partenaires sociaux. Ils peuvent déterminer comment relever ce défi et ont la responsabilité de faire pression sur les décideurs pour qu’ils prennent des mesures en vue de trouver des solutions ensemble. Ce n'est pas un chemin facile, et il faudra du temps, de l'ouverture et le respect envers toutes les réalités pour progresser vers des solutions durables et à long terme».