Étude du CSEE : les syndicats de l’enseignement européens face au variant omicron de la COVID-19
29 mars 2022
L’épidémie de COVID-19 est une crise de santé publique totalement différente de tout ce à quoi l’Europe a été confrontée depuis de nombreuses années. Alors que le personnel éducatif et ses syndicats sont aux prises avec l'épidémie, nous soutenons et informons les organisations membres dans toute la mesure possible.
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Suite à la propagation rapide du variant omicron du virus de la COVID-19 et aux actions de mobilisation et de grève menées par les syndicats de l’enseignement à travers l’Europe, le CSEE* a conduit une étude intitulée « Les syndicats de l’enseignement européens face au variant omicron de la COVID-19 ». Une courte enquête a été menée du 10 février au 1er mars 2022 pour recueillir les avis de toutes les organisations membres du CSEE. L’objectif consistait à faire le bilan de la situation de la COVID-19 dans la région européenne et d’examiner les derniers développements, ainsi que les défis auxquels doivent faire face les enseignant·e·s, les universitaires, les personnels de l’éducation et leurs syndicats de l’enseignement, au stade actuel de la pandémie.
L’enquête a recueilli 47 réponses dans 41 pays, soit 80 % des pays où le CSEE est représenté.
Il convient cependant de noter que cette étude ne représente qu’une évaluation ponctuelle de la situation. En raison de l’évolution volatile et constante des taux de contamination en Europe, la situation observée au début de l’enquête est susceptible de ne pas correspondre exactement à celle observée au terme de l’enquête. Une comparaison temporelle continue pourrait donc être intéressante, mais elle n’est pas réalisable dans le cadre du questionnaire actuel.
Les données collectées tout au long de cette étude montrent que la propagation du variant omicron correspond à une modification dans la gestion de la pandémie de COVID-19 dans la majorité des pays européens. Alors que les épidémiologistes continuent d’appeler à la prudence, plusieurs gouvernements ont annoncé une nouvelle phase de la pandémie, qui s’est traduite par la levée des nombreuses mesures d’urgence précédemment mises en place.
Depuis le début de la pandémie, les syndicats de l’enseignement à travers l’Europe ont souligné l’importance de reprendre l’enseignement présentiel. Toutefois, il ne peut y avoir aucun compromis en ce qui concerne la santé et la sécurité dans les établissements scolaires. À cet égard, l’étude du CSEE met en lumière les nombreux défis rencontrés par les enseignant·e·s, les universitaires et les personnels de l’éducation en Europe.
Point important, il ressort clairement de cette étude que la santé et la sécurité des établissements scolaires ne sont toujours pas assurées. Alors que les activités éducatives ont été perturbées par le nombre croissant d’infections à la COVID-19, les syndicats de l’enseignement ont également mis en garde contre l’impact considérable de cette pandémie sur les résultats scolaires des élèves et les risques psychosociaux pour les personnels de l’éducation et les élèves.
Face à cette situation, les organisations membres du CSEE estiment que la réponse des gouvernements à l’apparition du variant omicron de la COVID-19 a été insuffisante, inadéquate ou chaotique. Raison pour laquelle, dans de nombreux cas, les mesures nationales n’ont pas permis d’atteindre leur objectif de réduire les taux d’infection et d’assurer la santé et la sécurité, mais elles ont également fait peser un stress supplémentaire sur les enseignant·e·s, les universitaires et les personnels de l’éducation.
Bon nombre d’organisations membres du CSEE, conscientes de cette insatisfaction généralisée à l’égard des mesures de santé et de sécurité mises en place dans le secteur de l’éducation, se sont alors lancées dans des négociations et ont engagé le dialogue social avec les gouvernements ou ont fait pression pour améliorer la situation dans ce secteur. Dans certains pays, où les revendications des syndicats de l’enseignement sont toujours restées lettre morte, les organisations membres du CSEE se sont mobilisées au travers de manifestations ou de grèves, qui ont finalement permis de nouer le dialogue avec les gouvernements. De manière générale, on constate que la COVID-19 a contribué à aggraver les problèmes existants au sein des systèmes éducatifs.
Par ailleurs, la vaccination obligatoire et d’autres mesures imposées au secteur de l’éducation ont donné lieu à l’éclosion d’un débat de plus en plus polémique au cours de l’année 2021, partout en Europe. Toutefois, l’étude du CSEE montre que l’approche qui consiste à imposer des mesures obligatoires ne s’est pas étendue à l’ensemble de l’Europe. En effet, au mois de mars 2022, seuls quelques pays étaient concernés. Parmi les autres résultats intéressants de cette étude, il convient de mentionner que la grande majorité des organisations membres du CSEE se positionnent clairement en faveur d’une vaccination volontaire.
En conclusion, l’étude du CSEE révèle que la crise de la COVID-19 est loin d’être terminée et continue d’avoir une incidence négative sur les systèmes éducatifs partout en Europe. Les données factuelles présentées dans ce rapport devraient, une nouvelle fois, alerter les gouvernements quant à la nécessité de prendre des mesures pour faire face aux impacts à long terme de la pandémie de COVID-19 sur le secteur de l’éducation et de s’engager dans un dialogue social concret avec les syndicats de l’enseignement en vue de garantir une reprise post-COVID juste et équitable à court, moyen et long terme qui passe d’abord par l’éducation.