Comment rendre l'enseignement attractif ? En protégeant la sécurité et la santé des enseignant·e·s !
Les enseignant·e·s, les universitaires, les chercheur·euse·s et les autres personnels de l'éducation jouent un rôle crucial dans la construction de l'avenir de notre société. En plus de la tâche importante de transmettre des compétences et des connaissances aux nouvelles générations, les enseignant·e·s sont également essentiel·le·s pour permettre aux étudiant·e·s de s'épanouir et de se développer pleinement sur le plan personnel et émotionnel. Pour attirer et retenir des professionnel·le·s qualifié·e·s, il est essentiel de renforcer le statut et l'attractivité de la profession enseignante en tant que carrière offrant des salaires adéquats et des conditions de travail décentes avec un impact sociétal positif. Cependant, l'attractivité de la profession enseignante est constamment minée par de lourdes charges de travail et des niveaux de stress élevés qui affectent fortement les performances professionnelles et la satisfaction des enseignant·e·s. Dans le cadre de sa campagne « Rendre l'enseignement attractif », le CSEE met en lumière l'interrelation entre la sécurité et la santé au travail (SST) dans l'éducation et le statut et l'attractivité de la profession enseignante.
Dans l'Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (ESENER) menée par l'EU-OSHA, les risques psychosociaux, les environnements bruyants et les troubles musculo-squelettiques sont mis en évidence comme les risques de SST les plus importants pour la profession enseignante. En outre, la violence au travail est une tendance croissante inquiétante, qui affecte négativement la sécurité et le bien-être du personnel. Ces risques ont encore été intensifiés par la pandémie et la transformation numérique de l'éducation. L'enquête montre en outre que le secteur de l'éducation considère que les risques psychosociaux sont les plus difficiles à gérer par rapport aux autres risques de SST. En outre, l'Enquête d’Eurofound sur les conditions de travail en Europe révèle que 27 % des employé·e·s du secteur de l'éducation se sentent épuisé·e·s émotionnellement par leur travail et que les enseignant·e·s sont plus exposé·e·s aux maladies mentales et psychosomatiques, ainsi qu'à l'épuisement, à la fatigue, aux maux de tête et à la tension dus à leur travail. Les syndicats de l'enseignement expriment en outre leurs inquiétudes concernant les cas sans précédent d'épuisement professionnel et d'insatisfaction dans la profession enseignante.
Bien que la situation varie d'un pays à l'autre, les facteurs les plus courants liés à la détérioration de la santé physique et mentale des travailleur·euse·s de l'éducation sont l'augmentation des attentes et des exigences en classe, les bas salaires et les définitions peu claires du temps de travail. En outre, l'augmentation de la violence et du harcèlement et l'impact de la numérisation sur l'accès à l'éducation sont des problèmes importants qui affectent la santé et la sécurité des enseignant·e·s au travail. Dans ce contexte, le CSEE souligne la nécessité d'un environnement de travail favorable qui donne la priorité à la sécurité physique et à la santé mentale des enseignant·e·s pour faire face aux risques psychosociaux et atténuer la pénurie d'enseignant·e·s qui touche de nombreux pays européens. Par conséquent, le CSEE demande aux gouvernements et aux décideur·euse·s politiques de prendre des mesures efficaces pour améliorer la sécurité et le bien-être des enseignant·e·s, des universitaires, des chercheur·euse·s et des autres personnels de l'éducation afin de restaurer l'attractivité de la profession enseignante, en accordant une attention particulière aux jeunes générations.