Améliorer l'attractivité de la profession enseignante en respectant les exigences de qualification et en soutenant le développement professionnel
En réponse aux nouvelles exigences éducatives, les enseignant·e·s doivent être doté·e·s des compétences nécessaires, notamment celles liées la transition numérique et verte, à la citoyenneté démocratique, ainsi que les compétences transversales. Cette évolution des exigences éducatives ne doit pas impliquer que les enseignant·e·s doivent s’adapter constamment. Pour garantir une éducation de qualité à tou·te·s les étudiante·s, les enseignant·e·s et les formateur·rice·s doivent être qualifié·e·s, motivé·e·s et soutenu·e·s par un accès accru et gratuit à une éducation initiale de qualité et inclusive et à un développement professionnel continu (DPC).
Pour accéder à la profession enseignante, les éducateur·rice·s doivent détenir des qualifications et des compétences suffisantes, qui doivent correspondre à un salaire décent. Aujourd’hui, nous contribuons à l’abaissement des normes professionnelles des enseignant·e·s afin de répondre à la pénurie d’enseignant·e·s, reconnue comme un important défi dans de nombreux pays européens. La difficulté d’attirer et de retenir le personnel éducatif - associée au vieillissement de la population enseignante - est due à des facteurs tels que le faible niveau académique des programmes de formation des enseignant·e·s, les salaires peu attractifs, la charge de travail excessive et le faible niveau académique des programmes de formation des enseignant·e·s. Ces facteurs créent un cercle vicieux, dans la mesure où des attentes moindres en matière de qualification diminuent l’attractivité de la profession et où des jeunes moins talentueux·euses et moins motivé·e·s postuleront pour devenir enseignant·e·s. Pour résoudre ces problèmes et lutter contre la pénurie d’enseignant·e·s, le Conseil Éducation a récemment invité les Etats membres à collaborer avec les partenaires sociaux pour réduire la pénurie d’enseignant·e·s en soutenant le développement professionnel et en améliorant les conditions de travail et le bien-être des enseignant·e·s. Le CSEE souligne la nécessité de maintenir la qualité de la profession enseignante avec des exigences de qualification élevées, une formation des enseignant·e·s de qualité, la garantie des niveaux de salaire de départ et une progression de carrière attractifs. Celles et ceux qui souhaitent exercer la profession d'enseignant·e sans qualifications appropriées, venant d'autres secteurs industriels ou de pays ne faisant pas partie de l ’UE, devraient être aidé·e·s afin de répondre aux exigences.
Lier les salaires aux qualifications est crucial pour une rémunération équitable dans l’enseignement, comme l’a souligné le CSEE. Le principe d’un salaire égal pour un travail égal et la promotion du plus haut niveau de qualification pour tou·te·s les enseignant·e·s sont des éléments cruciaux pour rehausser le statut et l’attractivité de la profession enseignante. Les programmes de formation initiale des enseignant·e·s, essentiels pour répondre aux exigences de qualification et aider les enseignant·e·s à accéder à la profession, sont insuffisamment financés, difficilement accessibles et manquent souvent de qualité, selon les organisations membres du CSEE. Cela contribue aux pénuries constatées dans plusieurs pays comme la Slovaquie, les Pays-Bas et la Grèce. Les recherches menées sur les insuffisances de la formation initiale des enseignant·e·s révèlent notamment un manque de préparation des enseignant·e·s débutant·e·s au travail en classe et un déficit d'apprentissage pratique, avec une attention prédominante sur les descriptions académiques de la pédagogie. L’incapacité à doter les enseignant·e·s et les formateur·rice·s de compétences clés, de compétences numériques - manque souligné par le Conseil de l’Education – et de stratégies de soutien individuel aux apprenant·e·s et d’identification de celles et ceux qui risquent d’abandonner prématurément l’école, ajoute une dimension supplémentaire aux défis de la formation des enseignant·e·s.
Concernant l’accès des employé·e·s à la formation, des disparités subsistent entre les secteurs industriels publics et privés. Dans de trop nombreux pays européens, les enseignant·e·s sont encore confronté·e·s à la responsabilité financière de leur propre formation professionnelle continue (DPC) et sont obligé·e·s de l'entreprendre en dehors des heures de travail, ce qui a un impact sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et diminue l'attractivité de la profession. Le Socle européen des droits sociaux accorde aux travailleur·euse·s le droit à la formation, mais un dialogue social faible ou inexistant empêche qu’il devienne une réalité dans plusieurs pays. La nécessité d'un accès égal à un DPC inclusif et de haute qualité, disponible gratuitement et pendant les heures de travail, reste une exigence du CSEE auprès des décideur·euse·s politiques.