FRA: le Covid-19 a gravement touché les Roms et les gens du voyage
Publié:Un nouveau bulletin de la FRA révèle le grave impact du COVID-19 sur les étudiant·e·s roms et issu·e·s de la communauté des gens du voyage qui restent exclu·e·s des activités éducatives en raison du manque d'appareils électroniques et d'un accès limité à Internet et à l'électricité. La FRA exhorte les gouvernements à mettre en œuvre des politiques immédiates et à long terme pour s'attaquer au problème. Au vu de la nouvelle politique d'égalité et d'inclusion des Roms dans l'UE après 2020 et dans le contexte de la crise du COVID-19, le CSEE appelle à des mesures soutenant explicitement l'inclusion des Roms et des gens du voyage dans l'éducation et souligne l'importance du système éducatif dans le cadre d’un système de soutien social plus large, y compris un soutien financier et professionnel supplémentaire.
Comme déjà indiqué dans le rapport annuel de la FRA sur les droits fondamentaux en Europe, les minorités ethniques sont régulièrement victimes de discrimination, de harcèlement et d'inégalités. Les témoignages montrent maintenant que le Covid-19 a le plus gravement affecté les communautés qui vivaient déjà dans des conditions de pauvreté, d'exclusion sociale et d'accès limité aux services d'hygiène, de soins de santé et d'éducation. Les données de la FRA montrent qu'un nombre croissant de Roms et de gens du voyage sont actuellement exclus des activités éducatives en raison du manque d'appareils électroniques et d'un accès limité à Internet et à l'électricité. Par exemple, une enquête menée en Espagne montre que seul un tiers des étudiant·e·s roms et issu·e·s de la communauté des gens du voyage était équipé d'appareils électroniques. En Tchéquie, la moitié des étudiant·e·s ne participaient pas à l'enseignement à distance, tandis qu'en Slovaquie, la majorité des étudiant·e·s roms n'avaient pas accès à Internet. À la suite de la fermeture des établissements d'enseignement due à la pandémie, le taux d'abandon scolaire prématuré des élèves roms et issus de la communauté des gens du voyage a également augmenté. Certains États membres tentent d'assurer la participation des étudiant·e·s issu·e·s de milieux socio-économiquement défavorisés aux activités d'enseignement à distance en ligne en édictant des réglementations ou des financements supplémentaires (par exemple la Bulgarie, la Roumanie, l'Irlande), mais la responsabilité de demander ce soutien incombe en grande partie aux familles et aux écoles. De plus, le manque de données ventilées par origine ethnique empêche une évaluation de l'impact de ces mesures.
Dans une récente Déclaration sur l’inclusion des Roms, le CSEE souligne qu’assurer une éducation de haute qualité est essentielle pour éliminer la pauvreté et mettre fin à l'exclusion des Roms et des gens du voyage. En vue de l'adoption de la politique post-2020 de l'UE pour l’inclusion et l'égalité et des Roms prévue pour la fin de l'année, le CSEE appelle la Commission européenne et les États membres à développer et mettre en œuvre des politiques éducatives ciblant explicitement les étudiant·e·s roms à tous les stades de l'éducation, avec un accent sur l'éducation de la petite enfance, y compris le suivi de l'inscription, de la fréquentation et des résultats scolaires des élèves roms. En outre, les gouvernements nationaux fournissent des solutions pratiques et urgentes aux défis socio-économiques et autres défis non éducatifs auxquels sont confrontées les communautés roms et des gens du voyage, y compris le logement, le niveau de vie, la santé et la sécurité, ainsi que les rôles traditionnels des femmes et des hommes, qui ont un fort impact sur l'accès et la participation à l'éducation et au marché du travail, en particulier dans le contexte de la crise du COVID-19.