Journée internationale des personnes handicapées : l’éducation toujours à la traîne dans le domaine de l’inclusion et de l’encadrement des personnes en situation de handicap

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Célébrée le 3 décembre, la Journée internationale des personnes handicapées vise à mieux sensibiliser l’opinion publique aux personnes porteuses d’un handicap, à mieux faire comprendre et accepter leur situation, à rendre hommage à leurs contributions et à dresser le bilan des objectifs atteints. Le thème de cette année « Promouvoir la participation et le rôle des personnes handicapées : faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » met principalement en avant la question de l’autonomisation.

Les syndicats de l’enseignement ont pris des engagements concernant le développement professionnel et l’accompagnement du personnel de l’éducation, afin de lui donner les moyens d’offrir une éducation inclusive et de répondre aux besoins des élèves en situation de handicap.

L’éducation et la formation sont le maillon faible de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées 2010-2020. Raison pour laquelle, la Commission européenne a décrété que le 28 novembre serait la Journée européenne des personnes handicapées (JEPH). Quelques mois à peine avant la date d’expiration de la stratégie, seuls 36 % des objectifs liés à l’éducation et à la formation sont atteints. A la suite de ces résultats décevants, l’éducation et la formation ont occupé une place centrale lors de la Conférence pour la Journée européenne des personnes handicapées, organisée par la Commission européenne et le Forum européen des personnes handicapées.

Cette conférence a permis d’examiner les résultats préliminaires de la consultation publique de la Commission européenne concernant la mise en œuvre de la Stratégie européenne en faveur des personnes handicapées 2010-2020 et de discuter plus en détail de ce qui est attendu de l’UE dans les dix prochaines années en matière de handicap. Dans sa déclaration relative à cette consultation publique, le CSEE met en avant le besoin crucial de prévoir un financement suffisant pour la mise en œuvre de chaque volet de la stratégie. Le CSEE demande également d’engager un dialogue social constructif à propos des moyens de garantir l’inclusion des enfants et des élèves ayant des besoins spéciaux au sein de l’éducation et de créer des systèmes éducatifs inclusifs. Aux côtés de l’IE, le CSEE demande aux gouvernements de faire en sorte que chaque enfant et jeune en situation de handicap puisse être pleinement intégré au système éducatif et placé sous la responsabilité d’un personnel enseignant hautement qualifié et soutenu.

Les syndicats de l’enseignement souhaitent contribuer à l’épanouissement de chaque élève, raison pour laquelle ils étudient les méthodes pédagogiques innovantes adaptées aux enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux, de même que les moyens de supprimer les écarts de rémunération fondés sur le handicap. Par exemple, la fédération syndicale roumaine FSLI a organisé un congrès ayant pour thème la formation du personnel enseignant, intitulé « Adapter le système scolaire roumain aux enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux : défis et opportunités ». Les syndicats à travers l’Europe planifient également des actions pour célébrer la Journée internationale des personnes handicapées, notamment la Journée d’action pour l’égalité des personnes handicapées au Royaume-Uni et l’initiative « L’école pour l’éducation et la réhabilitation des personnes handicapées dans le développement psycho-physique » lancée par le syndicat indépendant de l’enseignement primaire de la fédération de Bosnie-Herzégovine. L’Irlande lance aujourd’hui un nouveau Passeport pour des aménagements adaptés afin d’améliorer et rendre plus équitable la vie professionnelle des personnes porteuses d’un handicap. Les syndicats de l’enseignement intègrent également à leurs propres pratiques la question de l’inclusion et de l’accès des personnes handicapées. Le syndicat estonien ESTUS a même été jusqu’à prévoir des interprètes en langue des signes pour ses membres sourd·e·s et malentendant·e·s lors de son dernier rassemblement.

La directrice européenne du CSEE Susan Flocken a indiqué : « L’éducation est un droit humain fondamental. Elle doit être accessible à toute personne, quels que soient ses capacités et ses besoins éducatifs. N’oublions jamais que les Etats ont l’obligation de surpprimer toutes les entraves – juridiques, physiques et organisationnelles – susceptibles d’empêcher les personnes handicapées d’accéder à l’éducation et à l’apprentissage tout au long de la vie. Ceci implique évidemment d’adapter adéquatement les infrastructures scolaires, les programmes d’études et les méthodes d’enseignement, mais aussi de soutenir le personnel enseignant et les écoles afin de pouvoir offrir un enseignement véritablement inclusif à tous les individus. »