Turquie : les travailleur·euse·s de l'éducation se battent pour leurs libertés et leurs droits fondamentaux

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Le 8 septembre 2022, les dirigeant·e·s et les responsables de section du Syndicat des travailleur·euse·s de l'éducation et des sciences de Turquie (EGITIM-SEN) ont été empêché·e·s par la force de transmettre leurs réactions et leurs demandes vis-à-vis de la loi turque de 2022 sur la profession enseignante au ministère de l'Éducation.

Au cours de la journée d'action planifiée, les membres du syndicat se sont retrouvé·e·s pratiquement assiégé·e·s par un blocus policier et n'ont pas pu quitter leur siège pour exercer leurs libertés et leurs droits fondamentaux.

En réponse à ces transgressions, l’EGITIM-SEN a accusé le ministère de l'Intérieur, le Bureau du gouverneur d'Ankara et les forces de l'ordre d'avoir commis des crimes en agissant en violation flagrante des conventions internationales, des constitutions et des normes du droit national. Le syndicat a souligné qu'il ne s'agissait ni des premiers ni des derniers actes illégaux d'une administration en définitive totalitaire, soulignant que cette même mentalité autocratique est apparente dans la loi sur la profession enseignante.

La loi sur la profession enseignante a été promulguée par le gouvernement turc en 2022. Elle est entrée en vigueur malgré les vives critiques des professionnel·le·s de l'éducation, qui ont souligné qu'elle avait été préparée sans tenir compte des droits et des demandes des enseignant·e·s.

L'EGITIM-SEN a souligné que la loi de 2022 sur la profession enseignante comporte de nombreuses dispositions problématiques qui ont entraîné, entre autres, la stratification des enseignant·e·s travaillant dans la même école en raison de la création de classifications arbitraires des différentes carrières d'enseignant·e. Le syndicat a souligné que toute loi globale sur la profession enseignante devrait être conforme aux « Recommandations concernant la condition du personnel enseignant » de l'OIT et de l'UNESCO de 1966 et, par conséquent, devrait garantir les exigences, la sécurité de l'emploi et les droits de l’ensemble des professionnel·le·s de l'éducation.

Pour ces raisons, l’EGITIM-SEN a immédiatement exigé :

  • Des conditions salariales humaines et viables qui placent tou·te·s les travailleur·euse·s de l'éducation et des sciences au-dessus du seuil de pauvreté, sans discrimination ;
  • Que les dispositions sur l'examen et les étapes de carrière des travailleur·euse·s de l'éducation dans le cadre de la loi sur la profession enseignante de 2022 soient annulées ;
  • La mise en place d'une véritable loi professionnelle élaborée de manière démocratique et participative en fonction de leurs demandes, critiques et suggestions.

Le CSEE est solidaire de son organisation membre qui est engagée dans une lutte pour l'exercice de ses droits et libertés démocratiques et se joint à son combat pour une société dans laquelle les enseignant·e·s et les autres personnels de l'éducation peuvent s'épanouir.

« Tout en appelant les autorités turques à respecter, entre autres, les principes fondamentaux du dialogue social et à discuter de la loi sur la profession enseignante de 2022 avec notre organisation membre affiliée, nous soutenons le prochain rassemblement des éducateur·trice·s le 5 octobre 2022 à Ankara », a conclu Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE.