Recherche britannique sur le harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur
Publié:Les établissements d'enseignement, en tant qu'environnement d'apprentissage pour les jeunes et en tant que lieu de travail pour les enseignant·e·s et les autres personnels de l'éducation, doivent être des lieux sûrs, adaptés et sains afin que le personnel éducatif et les étudiant·e·s puissent s'épanouir et travailler correctement. Le University and College Union's (UCU) du Royaume-Uni a publié un rapport majeur sur la violence sexuelle dans les universités et collèges du pays.
Selon l'enquête, au cours des cinq dernières années :
- 12% des femmes et 5% des hommes ont directement subi des violences sexuelles au travail,
- 52% de ceux·celles qui ont directement subi des violences sexuelles ne l'ont pas révélé ou signalé à leur employeur,
- 70 % de ceux·celles qui ont directement subi des violences sexuelles les ont vécues comme un comportement continu plutôt que comme un incident ponctuel,
- Le personnel sous contrat non permanent était 1,3 fois plus susceptible d'être victime de violences sexuelles directes que celui occupant un poste permanent.
La violence sexuelle au travail demeure un problème grave et répandu. La pandémie de Covid-19 a exposé les femmes à des risques plus élevés de violence et de harcèlement fondés sur le genre, y compris la cyberintimidation. Le rapport souligne que le harcèlement et la violence sexuels sont façonnés par les inégalités de pouvoir et différents facteurs sur le lieu de travail dans l'enseignement supérieur, ce qui rend certains travailleur·euse·s plus vulnérables aux préjudices, par exemple les femmes, les personnes handicapées, les personnes non binaires, les personnes transgenres et les minorités raciales, les doctorant·e·s et les travailleur·euse·s avec des contrats temporaires.
Parmi ceux·celles qui ont directement subi des violences sexuelles, 28 % ont été agressés par une personne occupant un poste de direction (10 % par un supérieur hiérarchique ; 18 % par un responsable). Le rapport souligne en outre que les cadres supérieur·e·s de l'enseignement supérieur ne s'attaquent pas correctement au problème et refusent de reconnaître la prévalence et l'ampleur des violences sexuelles en cours.
Lorsque des incidents violents se produisent, la qualité de l'apprentissage et de l'enseignement est fortement influencée, entravée et préoccupante, entraînant des épuisements et des traumatismes psychologiques. Il est vital et de la plus haute importance que les établissements d'enseignement prennent des mesures pour prévenir la violence et le harcèlement sexuels au sein des établissements d'enseignement et pour faciliter un environnement de travail et d'apprentissage sain et positif.
La violence et le harcèlement sexuels sont un problème collectif qui nécessite une solution collective. Les employeur·euse·s, les travailleur·euse·s et les syndicats de l'enseignement devraient travailler ensemble sur cette question. Le CSEE s'est engagé à sensibiliser au problème de la violence sexiste à l’encontre des enseignant·e·s, des universitaires et des autres personnels de l'éducation et à faire pression sur les autorités de l'éducation et de l'emploi pour qu'elles considèrent cela comme une question de santé et de sécurité sur le lieu de travail.
Pour en savoir plus:
Rapport de l’UCU intitulé « Eradicating sexual violence in tertiary education » (Éradiquer la violence sexuelle dans l'enseignement supérieur)
Article du Guardian intitulé « Sexual harassment rife in UK universities, warns staff union » (Le harcèlement sexuel sévit dans les universités britanniques, prévient le syndicat du personnel)
Communiqué de presse de l’UCU intitulé « Sexual violence endemic at UK universities and colleges » (La violence sexuelle est endémique dans les universités et collèges britanniques)
Déclaration intitulée « Gender-based violence is also a workplace matter: time for EU action » (La violence sexiste est également un problème au travail : il est temps que l’UE passe à l’action) publiée le 25 novembre 2021 par les partenaires sociaux sectoriels de l'UE pour marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.