Le paquet de printemps 2024 de la Commission européenne souligne le rôle crucial de l'éducation mais néglige les questions professionnelles des enseignants
Publié:Le paquet de printemps 2024 de la Commission européenne met l'accent sur le rôle vital de l'éducation dans le paysage socio-économique de l'UE, mais néglige des questions cruciales affectant le bien-être professionnel et les conditions de travail des enseignants. Le CSEE s'inquiète du fait que cette focalisation étroite sur les avantages économiques de l'éducation néglige les besoins essentiels des enseignants, qui constituent l'épine dorsale du système éducatif.
Le 19 juin, la Commission européenne a publié le paquet de printemps 2024 du Semestre européen. Ce paquet, qui comprend la communication générale de la Commission, les rapports par pays et les recommandations spécifiques par pays (RSP), fournit des informations essentielles sur les priorités économiques et sociales de l'Union européenne pour l'année à venir.
Dans le paquet de printemps de cette année, la Commission accorde une importance particulière à l'éducation, soulignant son rôle essentiel dans divers rapports nationaux et recommandations spécifiques par pays adressés à tous les États membres. Cette attention renouvelée accordée à l’éducation est une étape positive. Cependant, le CSEE est préoccupé car la reconnaissance de l’éducation par la Commission reste limitée à son rôle en tant qu’élément central pour améliorer l’activation du marché du travail et le développement des compétences.
La communication de la Commission affirme en effet que « l’amélioration des résultats éducatifs et du développement des compétences est essentielle pour la productivité et la compétitivité de l’UE », ignorant ainsi la fonction pédagogique d’une éducation de qualité et inclusive. De même, une attention particulière est accordée à l’enseignement supérieur uniquement à la lumière de sa pertinence par rapport aux besoins du marché du travail, en alignant les résultats éducatifs sur les exigences économiques.
Malgré cet accent mis sur l’éducation, le paquet de printemps 2024 suscite également des inquiétudes en raison du peu de références aux questions professionnelles et aux conditions de travail des enseignants. Le CSEE trouve cet aspect troublant, car le bien-être professionnel et de bonnes conditions de travail sont essentiels au maintien de systèmes éducatifs de haute qualité. L’accent mis sur l’éducation comme un simple outil d’activation du marché du travail néglige la nécessité essentielle de s’attaquer aux conditions professionnelles et de travail des enseignants, qui constituent l’épine dorsale du système éducatif.
La prochaine étape clé du cycle de gouvernance économique de l’UE est représentée par les plans structurels budgétaires à moyen terme que les États membres devront soumettre à la Commission européenne d’ici le 20 septembre. Ces plans budgétaires et structurels, conformément au Pacte de stabilité et de croissance réformé, définiront la trajectoire de croissance des dépenses nettes et de prudence budgétaire, ce qui aura un impact sur les capacités d'investissement dans l'éducation. Il est impératif de garantir que ces plans ne compromettent pas la qualité et l’accessibilité de l’éducation ou les conditions de travail du personnel éducatif.
Le CSEE reste déterminé à plaider en faveur d’une éducation de qualité et à garantir que le rôle vital des enseignants et leurs conditions de travail ne soient pas éclipsés par des objectifs économiques plus larges.