Journée internationale de la femme 2024 : Investir dans la profession enseignante = Investir dans les femmes

Publié:

En cette Journée internationale de la femme, explorez l'impact transformateur de l'investissement dans la profession enseignante sur l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes. Découvrez comment le fait de défendre les enseignant-e-s peut favoriser le progrès et construire un avenir plus équitable dans l'éducation à travers l'Europe.

Alors que nous mettons en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées dans le monde, nous célébrons également leur résilience et leur force. Pour le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE) et ses organisations membres, il ne s'agit pas seulement d'une célébration annuelle, mais d'un engagement quotidien. En cette Journée internationale de la femme, faisant écho au thème des Nations unies pour 2024, "Investir dans les femmes : Accélérer le progrès ", le CSEE exige de #RendrelEnseignementAttractif en brisant le cycle des professionnels de l'enseignement sous-évalués et sous-payés et en commençant à investir correctement dans un secteur où les femmes représentent plus de 70% des employés en Europe.

La profession enseignante, malgré son importance, sa complexité et le haut niveau de qualification requis, est souvent beaucoup moins bien rémunérée et a un statut inférieur dans la société par rapport à d'autres professions ayant des qualifications similaires : dans l'ensemble de l'UE, les salaires des enseignants sont inférieurs de 10,5 % à ceux de la moyenne des travailleurs ayant fait des études supérieures, d'après le Moniteur de l'éducation et de la formation 2023. Étant donné que la plupart des employés de ce secteur sont des femmes, cela exacerbe l'inégalité entre les sexes et l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans la société. L'inégalité est encore plus prononcée si l'on considère la crise du coût de la vie, qui a touché de manière disproportionnée les femmes et les travailleurs du secteur public et a exacerbé la lutte pour une rémunération équitable. À l'occasion de la Journée internationale de la femme, la Présidente du Comité permanent de l'égalité du CSEE, Rossella Benedetti, a souligné : « L'écart de rémunération entre les hommes et les femmes a un impact important sur la profession enseignantet, où les femmes ne peuvent pas faire face à la crise actuelle du coût de la vie et ne peuvent pas non plus s'assurer des conditions de vie décentes. Il est donc essentiel de combler l'écart entre les hommes et les femmes et de revoir les conditions de travail et les salaires des personnes travaillant dans le secteur de l'éducation ».

Outre la sous-évaluation générale de la profession d'enseignant, les inégalités salariales persistent au sein même de la profession. Ces disparités sont exacerbées lorsque l'inégalité entre les sexes se conjugue avec des facteurs tels que le statut migratoire, les origines ethniques (par exemple, les femmes roms) et l'âge. Comme le souligne le plan d'action du CSEE pour l'égalité des genres, les inégalités sont dues à la ségrégation horizontale et verticale dans la profession. La ségrégation horizontale fait référence à la concentration plus élevée de femmes employées dans certains secteurs de l'éducation moins bien rémunérés (par exemple, l'éducation de la petite enfance) et d'hommes dans d'autres (par exemple, les postes de professeurs d'université) mieux rémunérés. La ségrégation verticale, quant à elle, fait référence à la sous-représentation des femmes dans des postes plus élevés et mieux rémunérés au sein d'un même secteur de l'éducation. L'écart de pension, conséquence directe de l'écart de rémunération, aggrave encore les désavantages économiques auxquels sont confrontées les enseignantes. 

Cette année, la Journée internationale de la femme marque également le début de la campagne du CSEE sur l'attractivité de la profession enseignante, dont l’un des messages clés est "Intégrer l'égalité et la diversité". Les syndicats de l'éducation s'efforcent d'attirer un éventail diversifié de personnes vers la profession enseignante, en tenant compte de facteurs tels que le sexe, l'orientation sexuelle, l'origine ethnique, la langue, la religion, le statut migratoire et le statut de citoyen. Garantir une rémunération équitable est une étape cruciale pour attirer et retenir une main-d'œuvre diversifiée et talentueuse dans le secteur de l'éducation.

Dans l'esprit de la Journée internationale de la femme, les organisations membres du CSEE à travers l'Europe ont pris diverses mesures pour promouvoir l'égalité des sexes dans la profession enseignante, telles que l'appel à des grèves et des marches féministes pour exiger l'égalité des salaires et mettre fin aux violences sexuelles. Elles proposent également des formations ciblées sur l'autonomisation des femmes, des ateliers de gestion du stress, une sensibilisation à la discrimination à l'égard des femmes et aux obstacles à l'évolution de carrière, un webinaire sur l'inégalité entre les sexes et l'échec scolaire, une réunion sur l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, ainsi que des activités de groupe avec un message de solidarité internationale spécifique adressé aux femmes et aux filles du monde entier, et plus particulièrement aux femmes de Gaza. En outre, cette année, la Journée internationale de la femme précède de peu la réunion de la Commission de la condition de la femme des Nations unies, qui débute le 11 mars, où des thèmes importants seront abordés, à savoir l'accélération de l'égalité des sexes et de l'autonomisation, les systèmes de protection sociale et les infrastructures durables, et où la délégation de l'Internationale de l'éducation représentera les droits des femmes dans le secteur de l'éducation. 

Ensemble, nous pouvons investir dans les femmes, accélérer les progrès et construire un avenir plus équitable pour tou-t-e-s dans le secteur de l'éducation. Bonne journée internationale de la femme !