Comment prévenir et combattre les violences basées sur le genre dans le secteur de l'éducation ?
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Le 24 septembre 2021, les syndicats de l'enseignement se sont réunis en ligne avec des partenaires sociaux intersectoriels pour discuter de la manière de prévenir et de combattre la violence et le harcèlement basés sur le genre au travail.
L'événement était organisé dans le cadre du projet de dialogue social multisectoriel « Le rôle des partenaires sociaux dans la prévention de la violence et du harcèlement de tiers au travail » mené par le Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) en partenariat avec le CSEE, le CCRE, l'HOSPEEM, le CESI, l’EUPAE, l’ETF, l’UITP et ETNO. Le projet se concentre sur le rôle des partenaires sociaux dans la prévention de la violence et du harcèlement de tiers au travail et jette les bases d'une éventuelle révision des Lignes directrices multisectorielles pour lutter contre la violence de tiers et le harcèlement au travail, signées par le CSEE.
Dans le cadre des webinaires thématiques réalisés dans le cadre du projet, cet événement était consacré à l'analyse des causes et des conséquences des violences basées sur le genre au travail et les mesures pour les prévenir. Au cours de la réunion, des représentant·e·s de l'Organisation internationale du travail (OIT), de la Commission européenne et des expert·e·s mondiaux sur l'égalité des sexes ont partagé leur expertise sur la prévention de la violence sexiste et le lien entre la violence domestique et les environnements de travail.
« La prévention de la violence dans l'éducation est une priorité pour le CSEE et la lutte contre la violence sexiste continue en particulier d'être un objectif clé. Après tout, un environnement de travail sûr et sain pour les enseignant·e·s, les universitaires et les autres personnels de l'éducation signifie un environnement d'apprentissage sain et sûr pour les étudiant·e·s » a déclaré Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE.
Les résultats préliminaires du projet révèlent que l'occurrence de violences de tiers[1] a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, comme l'ont signalé 40 % des partenaires sociaux interrogés. Les participant·e·s à l'étude rapportent également que la violence de tiers a un impact sur la qualité de leur travail.
Les données indiquent que jusqu'à 40 % des femmes subissent des violences et des abus domestiques au cours de leur carrière. De plus, les taux croissants de féminicides au travail, l'augmentation du harcèlement criminel et du cyber-harcèlement révèlent la nécessité d'améliorer considérablement la santé et la sécurité au travail des travailleuses. De plus, la situation s'est considérablement aggravée pendant la pandémie de Covid-19, alors qu'une augmentation stupéfiante de 70 % d’appels aux lignes d'assistance téléphonique est observée. Les syndicats de l'enseignement ont souligné que ces tendances sont particulièrement préoccupantes pour le secteur de l'éducation où les femmes représentent 73% de la main-d'œuvre totale.
Par conséquent, les participant·e·s ont appelé à un environnement de travail plus sûr et plus sain, offrant des conditions de travail et des salaires décents ainsi qu'un environnement social solide. Cela nécessite une formation à la détection pour les chef·e·s d'établissement, des congés payés en cas de violence domestique, la possibilité de réductions temporaires des heures prestées et des tâches, un soutien financier et une protection contre le licenciement. Il est également crucial de lutter contre la culture du non-signalement en établissant des systèmes de plainte anonymes et fiables qui conduisent à des conseils utiles, ainsi qu'à une enquête et à des résultats concrets.
Les activités à venir pour les représentant·e·s syndicaux·cales dans le cadre de ce projet comprennent des webinaires sur l'évaluation des risques pour la santé et la numérisation à l'hiver 2021.
[1] La violence de tiers se produit en cas d'agressions verbales, de harcèlements psychologiques, d'agressions physiques et de harcèlement sexuel au travail, de la part de personnes qui ne sont ni des collègues ni des supérieurs.