Les partenaires sociaux se penchent sur la reprise dans l’enseignement supérieur et la recherche
Publié:Rubriques connexes
Le groupe de travail pour l’enseignement supérieur et la recherche, mis en place dans le cadre du Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation et réunissant les partenaires sociaux sectoriels européens de l’éducation (CSEE et FEEE), s’est réuni en ligne le 17 juin 2021. Les participant·e·s ont examiné les défis et opportunités liés à la reprise dans l’enseignement supérieur et la recherche, en tenant compte des leçons tirées de la pandémie de COVID-19, et ont discuté des investissements et de l’évolution des tendances dans les universités, de la transition numérique et de leur impact sur les conditions de travail et la gestion de ces deux secteurs. La réunion s’est déroulée en présence de 21 organisations patronales et syndicales représentant l’enseignement supérieur et la recherche, membres du CSEE et de la FEEE.
Les participant·e·s ont principalement discuté de l’impact de la crise de la COVID-19 sur la mobilité et les perspectives de carrière des universitaires et des chercheur·euse·s, en regard du nouvel Espace européen de la recherche (EER) et de la Facilité pour la reprise et la résilience. La précarité des plans de carrière des chercheur·euse·s et la faiblesse des structures de financement ont également été soulignées. Les représentant·e·s syndicaux·ales ont insisté sur le fait que l’augmentation de la charge de travail, l’extension des contrats à durée déterminée et le manque de formation initiale et continue étaient également responsables de l’instabilité de la position des chercheur·euse·s, ajoutant que ces dernier·ère·s devaient se voir accorder des contrats permanents, et non des contrats renouvelables. Andreas Keller, vice-président du syndicat allemand GEW, a rappelé l’importance du dialogue social et de la gouvernance collégiale au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche pendant et après la pandémie de COVID-19 pour garantir la stabilité d’emploi, des plans de carrière durables et des programmes de développement professionnel pour les universitaires et les chercheur·euse·s.
Les participant·e·s ont également abordé la question des conditions de travail, de l’évolution des carrières et du développement professionnel des chercheur·euse·s et des universitaires. La pandémie de COVID-19 a eu un impact énorme sur la santé et le bien-être du personnel universitaire. Toutefois, dans certains pays tels que Malte, la Serbie, la Finlande et la Suède, le dialogue social a pu se dérouler en ligne et conserver toute sa force. Malheureusement, d’autres ont connu un affaiblissement du dialogue social en raison des décisions urgentes à prendre dans le contexte de la pandémie de COVID-19, empêchant ainsi une sortie efficace de la crise. S’agissant de la transformation numérique, de l’investissement dans l’enseignement supérieur, de la liberté académique et de l’autonomie institutionnelle, il a été mis en évidence que la perte de revenus des universités apportés par les étudiant·e·s internationaux·ales durant la crise a eu un impact négatif sur le financement et la durée des contrats des chercheur·euse·s. Le financement basé sur la performance de la recherche accorde hélas toujours la priorité à la quantité et non à la qualité des résultats. Récemment, le nombre d’étudiant·e·s a augmenté et le financement par tête a diminué, alors qu’il devrait augmenter. Les représentant·e·s syndicaux·ales ont reconnu que les établissements d’enseignement supérieur devaient proposer des programmes de formation au personnel enseignant et aux chercheur·euse·s, centrés sur l’utilisation des outils numériques, et leur garantir des environnements de travail collaboratifs et inclusifs.