Ouverture du Semestre européen: le séminaire CSEE-ETUI aide les syndicats à développer des outils pour susciter l’engagement
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Le secteur de l’éducation et ses travailleur·euse·s sont de plus en plus concernés par le Semestre européen, le processus annuel de coordination des politiques de l’UE. Les inquiétudes de la Commission européenne concernant les finances publiques freinent toujours les investissements vitaux dans les services publics.
Désormais, les syndicats de l'éducation de toute l'UE souhaitent ouvrir le Semestre européen à un contrôle et à une participation démocratiques. Nous nous réunissons pour élaborer des stratégies et planifier des actions qui bâtiront une réponse sectorielle et une large alliance sociale.
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Les 12 et 13 décembre, des représentant·e·s des syndicats de l'éducation de tous les pays de l'UE se sont réuni·e·s à Bruxelles pour acquérir de nouvelles connaissances, partager des pratiques et élaborer des stratégies pour intervenir efficacement dans le processus du Semestre européen. Le séminaire de formation a été organisé par le CSEE en partenariat avec l'Institut syndical européen (ETUI).
Le Semestre européen est le processus annuel de gouvernance économique et sociale grâce auquel l'UE suit les performances des pays et oriente les réformes nationales vers la convergence sur les priorités clés de l'UE. Alors que les premières années du Semestre étaient clairement axées sur la discipline financière et le respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance, un changement progressif s'est opéré. Il y a maintenant un certain rééquilibrage dans la domination des priorités économiques et sociales. Cependant, les recommandations «sociales» restent subordonnées aux recommandations macroéconomiques, qui appellent souvent à des mesures d’assainissement budgétaire voire à des coupes dans les dépenses.
Une décennie d'austérité, durant laquelle l'accent a été mis sur les objectifs budgétaires, a soulevé des inquiétudes quant aux inégalités croissantes entre pays européens et en leur sein. En réponse, en 2017, les dirigeant·e·s de l'UE ont proclamé le Socle européen des droits sociaux. Le Socle consiste en une série de droits et de principes qui visent à stimuler la convergence sociale en Europe, notamment par le biais des mécanismes du Semestre européen. Le premier principe du Socle confirme que chacun·e a droit à une éducation de qualité et que l'éducation est essentielle pour l'amélioration de l'économie, du marché du travail et de la société. Il n'est donc pas surprenant que le Semestre comporte désormais des recommandations par pays (RSP) annuelles sur l'éducation pour tous les pays de l'UE.
Les syndicats de l'éducation sont de fervents défenseurs de l'égalité d'accès à une éducation de qualité financée par l'État. Nous représentons des professionnel·le·s de première ligne qui répondent chaque jour aux besoins des étudiant·e·s les plus défavorisé·e·s. Il·elle·s s s'attaquent à la fois aux conséquences et aux causes structurelles des inégalités. Cependant, leur voix n'est pas toujours entendue dans les décisions concernant l'investissement et les réformes dans l'éducation.
Le séminaire CSEE-ETUI a offert aux participant·e·s l’occasion d’en savoir plus sur le cadre macroéconomique de l’UE et de réfléchir aux possibilités d’un Semestre européen plus social, ouvert et démocratique. Les participant·e·s ont débattu avec des fonctionnaires de la Commission européenne de la manière dont il·elle·s peuvent mieux intégrer leur voix dans le processus et ont partagé les récits de leur engagement.
Les syndicats de l'éducation représentés ont progressé dans l'élaboration d'un message commun sur le Semestre européen. Ils ont également prévu de s’engager avec d'autres sur des questions clés: l'investissement; les dérives vers la privatisation; la pénurie d'enseignant·e·s; les inégalités dans l'éducation. Pour ce faire, nous avons besoin d'un partage des connaissances, d'une communication et d'une campagne améliorés afin de faire passer notre message et de gagner le soutien du public. Cela nous donnera de la force dans notre défense d'une éducation publique de qualité en tant que force de progrès social.