Conférence ministérielle de Bologne 2015 : le chemin est encore long pour l'enseignement supérieur de qualité en Europe

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Les 14 et 15 mai 2015,  la Conférence ministérielle 2015 et le quatrième Forum politique de Bologne se sont déroulés à Yerevan, en Arménie. Au cours de la réunion, 47 ministres européens responsables de l'enseignement supérieur et de la recherche – les « ministres de Bologne » - ont signé le Communiqué de Yerevan et la Quatrième déclaration du Forum politique de Bologne visant à promouvoir la mise en œuvre de l'Espace européen de l'enseignement supérieur.

La délégation de l'IE/du CSEE, composée de Martin Rømer, Directeur européen du CSEE, Jens Vraa-Jensen (DM), Andreas Keller (GEW), Alessandro Arienzo (FLC-CGIL), Ilze Trapenciere (LIZDA) et Agnes Roman (CSEE) y a représenté la voix des employé(e)s de l'enseignement supérieur.

En ligne avec l'appel du CSEE aux ministres pour améliorer le statut des employé(e)s de l'enseignement supérieur et de la recherche en Europe, la délégation a fermement dénoncé la détérioration des conditions de travail et l'environnement de travail peu favorable pour le personnel, mais aussi la diminution de la liberté académique qui menace la qualité et les fondements de l'enseignement supérieur et de la recherche en Europe.

Nous regrettons que le Communiqué ministériel adopté et la Déclaration de Yerevan ne reflètent pas les demandes des syndicats des secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche quant aux points les plus essentiels pour assurer un enseignement supérieur de grande qualité en Europe, notamment :

  • Accentuer le dialogue social dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche ;
  • Améliorer les conditions de travail du personnel de l'enseignement supérieur et de la recherche et promouvoir un environnement de travail favorable pour les universitaires et les employé(e)s de l'enseignement supérieur ;
  • Permettre d'élargir les compétences d'enseignement des universitaires en soutenant le développement professionnel du personnel de l'enseignement supérieur ;
  • Assurer des réformes transparentes et démocratiques de la politique de l'enseignement supérieur en respectant la liberté académique et l'autonomie institutionnelle.

Dans son commentaire des résultats de la conférence de Yerevan, le Directeur européen Martin Rømer a déclaré : « La participation des partenaires sociaux dans les réformes du secteur de l'enseignement supérieur est essentielle pour atteindre les objectifs du processus de Bologne pour un Espace européen de l'enseignement supérieur de qualité. Il est inacceptable que les points de vue des partenaires sociaux de l'enseignement supérieur ne soient pas totalement intégrés dans les réformes et les objectifs du processus de Bologne. Un dialogue social correct, des enseignant(e)s bien rémunéré(e)s et des conditions et un environnement de travail adéquats sont des élément essentiels à la réussite du Processus de Bologne ». Xavier Prats-Monné, le Directeur général de la GD Education et Culture de la Commission européenne, s'est fait l'écho de ce message en soulignant que « Nous avons besoin d'enseignant(e)s correctement rémunéré(e)s pour assurer un enseignement supérieur de qualité ».

Finalement, la demande des syndicats sur l'égalité des genres dans l'enseignement supérieur a permis à la délégation IE/CSEE de marquer un point important : la nécessité d'améliorer l'égalité des genres dans l'enseignement et l'apprentissage dans l'enseignement supérieur a été introduite dans le Communiqué ministériel adopté.

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Les 47 ministres ont répondu positivement à la récente demande d'adhésion de la Biélorussie qui souhaite devenir membre de l'Espace européen de l'enseignement supérieur et du processus de Bologne. Ils se sont accordés sur une feuille de route de trois ans pour des réformes dans l'enseignement supérieur favorisant l'intégration de la Biélorussie dans le processus de Bologne.

Martin Rømer a accueilli favorablement cette décision, espérant que « ces nouvelles conditions pour la Biélorussie aideront non seulement à améliorer la mobilité des ses étudiant(e)s et de ses personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche, mais constitueront également une bonne occasion pour le pays de favoriser la liberté académique ».

La prochaine Conférence ministérielle et le Cinquième Forum politique de Bologne se tiendront en France en 2018.