Rapport de l’OCDE: L’enseignement et la formation professionnels peuvent contribuer à l’inclusion des jeunes migrant·e·s

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Plus de 50% des 5,3 millions de demandeur·euse·s d'asile arrivé·e·s dans les pays de l'OCDE entre 2014 et 2017 avaient entre 18 et 34 ans. Le nouveau rapport de l’OCDE, Libérer le potentiel des migrant·e·s, utilise des exemples concrets pour souligner les avantages de l’enseignement et de la formation professionnels pour l’inclusion des jeunes migrant·e·s dans la société européenne.

L'analyse, publiée le 26 septembre 2019, s'appuie sur les politiques et les pratiques internationales. Elle offre des exemples détaillés provenant d'Allemagne, d'Italie, de Suède et de Suisse, mais explore également des données provenant d'autres pays. Le rapport fournit aux gouvernements et aux autres parties prenantes des lignes directrices sur la manière d'aider les jeunes migrant·e·s pour raisons humanitaires en les plaçant dans l'enseignement et la formation professionnels.

Le rapport expose les avantages de l'EFP: l'apprentissage et la formation par le travail semblent être parmi les moyens les plus efficaces d'intégrer les jeunes migrant·e·s et réfugié·e·s à la société et au marché du travail. Le rapport étudie également les difficultés rencontrées par les migrant·e·s pour accéder à l'EFP de niveau secondaire supérieur et le soutien dont il·elle·s ont besoin.

Les données montrent que la proportion de jeunes migrant·e·s qui entrent dans des programmes d’enseignement et de formation professionnels du deuxième cycle du secondaire a augmenté ces dernières années. On constate des augmentations de 6% en Allemagne (2009-17), 5% en Suède (2011-17) et 3% en Suisse (2012-17). Cependant, en Finlande, en Allemagne, en Norvège et en Suède, un pourcentage moins élevé de jeunes migrant·e·s suivent un enseignement de second cycle de l'enseignement secondaire, en comparaison avec les étudiant·e·s autochtones, et il·elle·s mènent moins souvent leur formation à terme. En Finlande et en Allemagne, les jeunes migrant·e·s ont 8% moins de chances de terminer leur formation professionnelle que leurs camarades de classe originaires de ces pays, tandis qu'en Norvège et en Suède, l'écart est de 16-18%. Les raisons sont diverses. Par exemple, il est possible qu’il·elle·s débutent les cours avec des compétences plus faibles, qu’il·elle·s manquent de réseaux sociaux pertinents et qu’il·elle·s soient victimes de discrimination. Il existe parfois une pénurie pour les placements en apprentissage dont il·elle·s pourraient bénéficier.

Le rapport de l'OCDE suggère que les pays pourraient aider les jeunes migrant·e·s et réfugié·e·s en offrant une offre d'EFP flexible, telle que des programmes modulables, plus courts ou plus longs. Les gouvernements doivent également informer clairement les écoles et les entreprises du statut juridique des étudiant·e·s migrant·e·s et des apprenti·e·s migrant·e·s. Certains pays encouragent les organismes intermédiaires à établir des contacts entre les jeunes migrant·e·s et les employeurs. De tels efforts peuvent remettre en question les présupposés discriminatoires des employeurs, tout en donnant aux migrant·e·s une chance de se constituer un capital social et de mieux comprendre les attentes des employeurs.

Néanmoins, il est également important de garder à l'esprit que les cas présentés dans ce rapport ne montrent que les pays dans lesquels l’EFP est mise en œuvre avec succès. De nombreux autres pays européens n'ont pas les mêmes normes ni la même réputation en matière d'EFP. Le CSEE appelle donc à un investissement durable dans l'EFP, conformément au premier principe du Socle européen des droits sociaux: le droit à une éducation de qualité et inclusive, à la formation et à l'apprentissage tout au long de la vie. Ainsi, tou·te·s les apprenant·e·s, y compris les jeunes migrant·e·s et réfugié·e·s, peuvent avoir accès à un apprentissage de qualité dans des conditions équitables et décentes.

Qui plus est, les enseignant·e·s et les formateur·trice·s du secteur de l’EFP ont besoin d'un soutien pour enseigner dans des classes multiculturelles. Cela inclut une formation professionnelle pour apporter un soutien individuel aux jeunes migrant·e·s et réfugié·e·s qui ont subi un traumatisme et vivent dans des conditions difficiles

Le CSEE et ses organisations membres se sont engagés à inclure les migrant·e·s et les réfugié·e·s dans l'éducation. Vous pouvez lire, par exemple, la résolution adoptée lors de la Conférence du CSEE de 2016 sur Les syndicats de l’enseignement sur la situation des réfugiés en Europe: Promouvoir l’éducation : la clé de l’intégration et de l’inclusion.

Pour lire le rapport de l’OCDE dans son intégralité: Unlocking the Potential of Migrants.