Adopter une approche politique globale pour combattre les causes multiples des écarts de rémunération et de pension entre les femmes et les hommes

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Le 29 mai 2019, l’EIGE a publié une note de recherche détaillée intitulée Combattre les écarts salariaux entre les femmes et les hommes : pas sans un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cette note de recherche donne un aperçu des écarts de rémunération et de pension entre les femmes et les hommes à travers l’UE, correspondant respectivement à 16 et 37 %, et examine les liens avec les nouvelles politiques visant à améliorer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

L’EIGE rappelle que les écarts de rémunération et de pension entre les femmes et les hommes restent une forme subtile d’inégalité qui, s’accumulant au fil des ans, est causée par le regroupement des femmes dans des professions féminisées sous-payées, le nombre trop peu élevé d’entre elles qui s’inscrivent dans les filières d’études STEM et leur absence au sein de grandes entreprises offrant des structures salariales très avantageuses. L’EIGE épingle également que les hommes sont moins assujettis aux tâches domestiques que les femmes et ont donc une présence plus « visible » sur leur lieu de travail, ils sont plus facilement promus à des postes de direction, tandis que les femmes retournent souvent chez elles pour reprendre leurs responsabilités familiales.

Selon l’EIGE, l’écart salarial mensuel net entre les femmes et les hommes au sein de l’UE correspond à 31 %, au désavantage des femmes, et culmine à 48 % pour les couples ayant des enfants de moins de sept ans. Autrement dit, une pénalité financière est infligée aux mères de jeunes enfants, qui s’efforcent de concilier leur vie professionnelle et leurs responsabilités personnelles. L’EIGE conclut sa recherche en citant toute une série de politiques permettant de lutter efficacement contre les écarts salariaux entre les femmes et les hommes, notamment la mise en place de services de garde subventionnés, de systèmes d’évaluation professionnelle non sexistes, de programmes de reconversion professionnelle pour les aidantes, de systèmes de certification en matière d’égalité des genres, d’un nombre fixe de jours de congé parental et d’une législation transparente en matière de salaires. Le CSEE salue vivement l’importance accordée par le rapport au rôle actif que peuvent jouer les organisations syndicales dans la négociation d’accords de transparence salariale aux niveaux régional, national et européen.

Le CSEE partage également les inquiétudes de l’EIGE concernant le « flexi-travail » destiné à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, permettant ainsi aux femmes de consacrer davantage de temps à leurs responsabilités familiales, mais qui risquerait d’entraîner une diminution de leurs salaires et de leurs pensions, au cas où celui-ci serait mal appliqué. Les organisations affiliées au CSEE et leurs membres organisent des conférences destinées à informer les femmes des répercussions financières négatives des contrats à temps partiel flexibles et à promouvoir des solutions telles que les modèles de temps de travail, prenant en compte les besoins des enseignant·e·s aux différentes étapes de leur vie et les accords de travail partagé pour les fonctions de direction.

Dans le cadre du projet mené actuellement par le CSEE Donner aux syndicats de l’enseignement les moyens d’aborder l’égalité des sexes dans la profession enseignante à travers le dialogue social, les organisations membres ont partagé, entre autres, des moyens concrets permettant aux éducateur·rice·s et aux enseignant·e·s syndicalistes de concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle et de réduire les écarts de rémunération et de pension. Les bonnes pratiques seront enregistrées dans une base de données en ligne innovante, prochainement accessible sur le site web du CSEE