Les études récentes consacrées à l’apprentissage et à l’enseignement des langues au sein de l’UE révèlent que le multilinguisme ne constitue plus une priorité

Publié:

Fin octobre 2016, le Département politique B du Parlement européen a publié deux études et une analyse approfondie portant sur la mise en œuvre de la Stratégie européenne en faveur du multilinguisme (ESM). Cette stratégie lancée par la Commission européenne et soutenue par le Conseil de l’Europe en 2008, se donne pour mission d’atteindre l’ambitieux « Objectif de Barcelone » prévoyant que chaque citoyen(ne) de l’UE puisse communiquer en deux langues autres que sa langue maternelle, et vise à promouvoir la diversité linguistique en Europe. Les mesures adoptées par la Commission européenne comprennent, entre autres, la collecte de données sur les compétences des élèves et des adultes en matière de langues étrangères, la sensibilisation aux avantages de l’apprentissage des langues dans la société et l’économie, et le soutien financier prévu pour l’apprentissage des langues au travers du Programme d’apprentissage tout au long de la vie et du Fonds social européen.

L’étude insiste sur le caractère déterminant de l’apprentissage des langues, en tant que moyen mis en place dans le cadre de la stratégie ESM, tout en soulignant l’importance d’enseigner et d’apprendre plus d’une langue étrangère. Les principales conclusions de l’étude indiquent que, après 2014, le multilinguisme a cessé d’être une priorité pour les institutions européennes et que, malgré tous les efforts déployés précédemment par la Commission et le Centre européen pour les langues vivantes, les compétences linguistiques d’un large pourcentage de citoyen(ne)s de l’UE demeurent insuffisantes - une situation risquant d’avoir des répercussions négatives à la fois sur leurs opportunités professionnelles et individuelles. Les principales recommandations du document soulignent notamment la nécessité de renforcer l’accès à l’apprentissage des langues, d’utiliser plus régulièrement les initiatives et les outils européens mis en place pour assurer la bonne qualité des formations linguistiques, de veiller davantage à la cohérence entre la stratégie ESM et les autres politiques de l’UE pouvant avoir un impact sur la diversité linguistique, en particulier, dans l’enseignement supérieur, et de mener plus systématiquement des études d’impact pour l’ESM.

Le multilinguisme et l’apprentissage tout au long de la vie se révèlent deux conditions préalables importantes si l’on souhaite garantir la cohésion sociale, réussir l’intégration des migrant(e)s et instaurer un dialogue interculturel pacifique. Le CSEE a souligné à maintes reprises la nécessité de réaliser des investissements suffisants pour améliorer les compétences linguistiques des citoyen(ne)s européen(ne)s à tout âge, et assurer le développement professionnel des professeur(e)s de langues.

Pour accéder aux études consacrées à la Stratégie européenne en faveur du multilinguisme, cliquez ici et ici.

Pour lire l’analyse détaillée consacrée à l’enseignement et à l’apprentissage des langues au sein des Etats membres, cliquez ici.