Le SNES-FSU réagit aux critiques émises par le Pape François à propos du programme scolaire français

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Lors d’une interview accordée le 2 octobre dernier aux journalistes se trouvant à bord de l’avion le ramenant à Rome, après une visite dans la région du Caucase, le Pape François a reproché aux écoles françaises leur « enseignement de la théorie du genre » visant à « changer les mentalités » et faisant partie, selon lui, d’une « croisade mondiale » contre les valeurs traditionnelles de la famille et du mariage. La théorie du genre se définit généralement au travers de l’idée selon laquelle un individu est constitué biologiquement en tant que femme ou homme, mais dispose du droit de s’identifier au sexe de son choix - masculin, féminin, les deux, voire aucun. Le Pape François a déclaré que le programme scolaire français cherchait à transformer les garçons en filles, un principe entrant en contradiction avec l’« ordre naturel » des choses.

En réaction à ses propos, le Syndicat national français de l’enseignement secondaire (SNES-FSU) a souhaité rappelé dans un communiqué de presse les objectifs et les valeurs de l’enseignement laïque français. Les écoles laïques du pays s’efforcent d’enseigner l’égalité des genres aux filles et aux garçons, de déconstruire les stéréotypes fondés sur le genre et l’orientation sexuelle, et de combattre les préjugés visant les personnes LGBT ou autres. Le but n’est pas de « transformer les garçons en fille », mais bien d’expliquer aux jeunes que l’homosexualité n’est en rien le résultat d’un comportement déviant, et de leur apprendre à vivre ensemble dans l’égalité et le respect mutuel. Le SNES-FSU précise encore que les écoles françaises n’ont pas pour mission de prescrire un modèle familial spécifique. Elles ont la responsabilité d’offrir aux jeunes les clés qui leur permettront de comprendre les autres et eux/elles-mêmes.

Le syndicat dénonce les propos du Pape François et souhaite rappeler que les écoles laïques françaises sont non seulement un lieu d’apprentissage et de formation, mais représentent avant tout un espace propice à l’émancipation.