Nouveau rapport d’Eurydice: Plus d’enseignants et une meilleure formation sont nécessaires dans les écoles européennes

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Le réseau Eurydice, mis sur pied par la Commission européenne, a publié un rapport analysant les liens entre les politiques réglementant la profession enseignante en Europe et les comportements, les pratiques et les perceptions des enseignants. Le rapport se penche sur quelque deux millions d’enseignants de l’enseignement secondaire travaillant dans les 28 États membres de l’Union, au Liechtenstein, au Monténégro, dans l’ancienne République yougoslave de Macédoine, en Norvège, en Serbie et en Turquie.

L’analyse porte sur des aspects tels que la formation initiale des enseignants, le perfectionnement professionnel continu, la mobilité transnationale, mais également sur les conditions de travail,  les données démographiques et l’attractivité de la profession. Ce rapport présente également des pratiques fructueuses dans divers pays européens, qui ont permis de dégager, entre autres, les conclusions suivantes :

  • On remarque une prédominance des femmes dans la profession enseignante, les hommes ne comptant que pour un tiers des enseignants. S’il est vrai qu’il existe quelques pays où les proportions de femmes et d’hommes enseignant(e)s sont similaires, il n’en reste pas moins que de le nombre d’hommes entrant dans le métier diminue.
  • En Europe, un tiers des enseignants seulement sont âgés de moins de 40 ans. Dans certains systèmes éducatifs, le faible taux de jeunes enseignants peut mener à de grandes pénuries lorsqu’en parallèle, un grand nombre d’enseignants partent à la retraite.
  • Dans 15 pays européens, le niveau minimum de formation initiale des enseignants est le Bachelier, tandis que dans 17 pays, les enseignants doivent être détenteurs d’un Master. Ainsi la durée minimale de la formation initiale des enseignants oscille entre 4 et 6 ans.
  • Les enseignants estiment avoir besoin d’un perfectionnement professionnel continu dans les domaines suivants : « l’enseignement spécialisé », « les compétences en TIC pour enseigner », « les nouvelles technologies sur le lieu de travail », « les méthodes d'apprentissage individualisé » et « l’enseignement des  compétences transversales ».
  • Au sein de l’Union européenne, 27% des enseignants ont déjà été à l’étranger, pour une semaine au moins, à des fins professionnelles. C’est dans les pays nordiques et baltes que ce pourcentage est le plus élevé. On note également que les enseignants de langues étrangères sont les plus mobiles.
  • Actuellement, 28 systèmes éducatifs en Europe contrôlent régulièrement le marché du travail afin de tendre vers un équilibre entre la demande et l’offre d’enseignants, et ce, soit de manière indépendante ou dans le cadre d’un processus de planification officiel.
  • Neuf pays ont mis en œuvre ou mettent actuellement en œuvre des campagnes de promotion visant à mettre en valeur l’image de la profession enseignante afin d’encourager les jeunes étudiants à entreprendre des études dans le domaine et d’attirer les jeunes diplômés vers la profession.

Cette analyse suggère qu’il reste des efforts à accomplir pour améliorer la qualité de l’enseignement en Europe. C’est ce que le CSEE préconise, notamment en invitant les gouvernement à pallier la pénurie d’enseignants qualifiés en attirant davantage d’hommes vers la profession, en augmentant le nombre de jeunes enseignants et en facilitant l’insertion de ces derniers. Il est également essentiel d’assurer un emploi du temps, une charge de travail et un salaire raisonnables, de consacrer au moins 10% du temps de travail des enseignants au perfectionnement professionnel et de renforcer le dialogue social dans le domaine de l’enseignement et de la formation.

En 2013, le CSEE a mené une étude portant sur l’amélioration du statut et de l’attrait de la profession enseignante en période de crise économique, une tâche essentielle des partenaires sociaux de l’éducation. Le rapport de l’étude, menée auprès de syndicats et d’organisations d’employeurs issus de 41 pays, indiquait que la mesure la plus efficace pour l’amélioration du statut et de l’attrait de la profession était la promotion de l’image de la profession au sein de la société et des médias. Autres éléments essentiels y contribuant : une rémunération adéquate des enseignants et un perfectionnement professionnel continu. Cette étude constituait l’élément central d’un projet mené conjointement par le CSEE et la FEEE, partenaires sociaux de l’éducation.

Le nouveau rapport d’Eurydice offre donc des informations actualisées sur les problématiques les plus importantes dans le domaine de l’amélioration de la profession enseignante mais ne propose que peu de nouvelles pistes d’améliorations. Le rapport complet, intitulé : The Teaching Profession in Europe: Practices, Perceptions, and Policies” est disponible en ligne (EN) et repose sur des données d’Eurydice, d’Eurostat/UOE,  ainsi que sur l’analyse de l’enseignement secondaire tirée des résultats de TALIS (2013).
L’année de référence du rapport est 2013/14