Turquie : menace pour la liberté académique
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En Turquie plus de 1100 universitaires ont récemment fait l’objet d’une procédure d’enquête après avoir signé une pétition demandant au gouvernement de restaurer l'état de paix nationale dans la région sud-est du Kurdistan. Suite à la publication de cette pétition, les signataires ont été arrêté(e)s et accusé(e)s de terrorisme et de délits liés au terrorisme, puis suspendu(e)s ou forcé(e)s à démissionner de leur poste.
Plus de 1200 universitaires représentant 90 universités turques et se surnommant les « Académiciens de la paix », ainsi que des universitaires étrangers/ères, ont signé la pétition demandant de mettre un terme à la violence. La pétition a pour titre « Nous ne participerons pas à ce crime » et demande instamment à Ankara d’abandonner son massacre délibéré et la déportation des Kurdes et des autres peuples de la région.
Le secrétaire général de l'Internationale de l’Education, Fred van Leeuwen et le Président de l’European Student Union (ESU), Fernando Galan, ont envoyé aujourd’hui une lettre de protestation au Président turc M. Recep Tayyip Erdogan :
"L’IE/le CSEE et l'ESU sont consternés et indignés par les récents rapports terrifiants détaillant les réactions officielles à l'action de plus de mille universitaires qui ont signé un appel à la paix. Dans cette pétition, les universitaires avaient critiqué le gouvernement turc pour l’approche exceptionnellement dure qu’il mène dans la région kurde du sud-est de la Turquie. Les représentant(e)s de l'enseignement supérieur et de la recherche turcs ont demandé au gouvernement de mettre fin à la violence et de reprendre les négociations sur le processus de paix avec les Kurdes.
Il est déplorable et non démocratique à un degré inacceptable que, en réponse à cette action, le gouvernement a apparemment non seulement détenu certains signataires de la pétition, mais a également qualifié les chercheurs/euses de traîtres. L’IE/le CSEE et l'ESU sont profondément préoccupés par ce revers évident pour la liberté d'expression en Turquie. Les actions vigoureuses du gouvernement envers toute personne prenant une position critique contre ses décisions actuelles ne semblent connaître aucune limite.
Avec cette lettre, l'IE/le CSEE et l’ESU expriment leur entière solidarité avec tous les universitaires qui subissent aujourd’hui une répression injustifiée suite à leur appel à la paix. L’IE/leCSEE et l'ESU soutiennent également de manière unanime la demande faite aux autorités turques de mettre fin au conflit violent avec le peuple kurde dans l’est de la Turquie et de rétablir et stabiliser en lieu et place une vie publique. Dans ce contexte, il est particulièrement important pour nous de veiller à ce que les écoles puissent immédiatement reprendre les opérations normales et compenser autant que faire se peut les dommages subis par l’éducation."